Le suicide du poète Nidhal Gheribi, annoncé sur Facebook, interroge la Tunisie
Son message sur Facebook (en arabe) est bouleversant. Peu après l’avoir posté, le 27 mars 2018 à 16 heures, Nidhal Gheribi met fin à sa vie en se pendant. Le poète, activiste et photographe, âgé de 32 ans, a ému les Tunisiens.
«Aujourd’hui je ne suis rien, un pas me sépare du néant, ou plutôt du saut. Étrange est la mort, elle est si peu chère : un dinar et demi pour acheter une corde et des cigarettes. Étrange est la vérité : si peu chère mais qu’on ne voit jamais… Vous aussi êtes étranges, si vous pensez que ma mort est le signe de mon égoïsme : regardez en détail, je n’ai pas voulu avaler les médicaments de ma mère, car on va oublier de les lui racheter après l’enterrement, je n’ai pas voulu me jeter sous une voiture ou d’un immeuble pour garder sains mes membres et en faire don plus tard… (…) Je vous adjure à faire du bien à vous-même et à aimer vos enfants (…) Investissez en eux et non pas pour eux (…) Il est 16 heures, 27 mars 2018, je vous quitte à l’âge de 32 ans, quatre mois et deux semaines… C’est fini… »
«Le jeune poète et photographe tunisien Nidhal Gheribi, 32 ans, s’est suicidé par pendaison mardi 27 mars chez lui, dans la région de Kerouan. Diplômé au chômage, il était connu dans les milieux littéraires sur le web et animait une page Facebook, "Livres interdits et rares"», note Middle East Eye. «Dans une lettre d’adieu bouleversante partagée sur Facebook, le défunt a annoncé sa volonté de quitter ce monde. Un post prémonitoire qui traduit, largement, le désespoir et la douleur que vivait le jeune diplômé et activiste dans la société civile», explique NessmaTV.
Nidhal Ghribi se suicide et laisse un post prémonitoire https://t.co/73S7yfierB
— Nessmatv (@Nessmatv) March 29, 2018
«La question qui me vient chaque nuit flirte avec une réponse cachée derrière la somnolence: ai-je vécu aujourd'hui comme il se doit pour mériter la lueur du lendemain ?», se demandait le poète. Les réseaux sociaux tunisiens ont été bouleversés par son geste.
(Une autre lumière s’est éteinte le 27 mars 2018.. Nidhal Ghribi est un écrivain tunisien qui est parti trop vite. Dans une lettre d'adieu déchirante partagée sur Facebook, il a annoncé sa volonté de quitter ce monde. Un post qui reflète le désespoir et la douleur)
Another light went out, March 27th 2018..
— Noor #PostTraumatic (@ThisisChazendra) 31 mars 2018
Nidhal Ghribi is a Tunisian writer who went too soon. In a heartbreaking farewell letter shared on Facebook, he announced his willingness to leave this world. A premonitory post that largely reflects the despair and pain.
RIP #نضال_غريبي pic.twitter.com/DKEwyG5Me6
" La question qui me vient chaque nuit et qui flirte avec une réponse qui se cache derrière la somnolence: Ai-je vécu aujourd'hui comme il se doit pour que je mérite la lueur du lendemain? #Nidhal_Ghribi "
— محمد الرفرافي (@RAFRAFI_MED) 30 mars 2018
Via @trancespirit3 https://t.co/3KIZbFZ8cC
(Son corps est parti, et son message et son âme planent autour de nous)
سلامٌ عليك وعلى وصيتك الإنسانية ..
— ولـيـدووڤ ™ (@Waleedov_) 30 mars 2018
RIP pic.twitter.com/7E1njy2qo6
Dans un rapport, le FTDES (Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux) avait jugé qu'un réel changement se faisait toujours attendre en termes de droits économiques et sociaux en Tunisie, sept ans après la révolution qui a renversé la dictature. En dépit d'avancées démocratiques, «le chômage, la misère et les inégalités sociales et régionales se sont aggravés», notait, en novembre 2017, le FTDES.
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