Tunisie : la France, l'eldorado pour ses ingénieurs et ses médecins
Il serait près de 100 000 médecins, ingénieurs et enseignants tunisiens à avoir quitté leur pays depuis 2011. Une immigration économique choisie et encouragée par la France qui pose problème en Tunisie.
C'est le début du marathon pour Mohamed Zarrami dans un des principaux hôpitaux publics de Tunis. À 30 ans, il est l'un des pontes de la chirurgie orthopédique en Tunisie. Mais comme beaucoup de ses collègues, le médecin a du vague à l'âme. "On a des confrères qui exercent en Allemagne et qui sont payés 3 500 euros facilement". En Tunisie, lui gagne 700 euros. Mais, l'argent n'est pas le principal moteur de son exil programmé, jure-t-il. C'est l'état des hôpitaux publics. Il estime ne plus pouvoir exercer dignement. Les étudiants de la faculté de médecine ne voient l'avenir qu'à l'étranger. Chaque année, 800 diplômés sortent de l'université. À peine assez pour contrebalancer l'hémorragie de médecins.
Des élites bien formées s'exilent
Slim Chkir, ingénieur en informatique va s'installer en France début 2019. Un parcours assez habituel pour des ingénieurs tunisiens. Mais pour progresser, il faut quitter le pays. Les développeurs en informatique tunisiens sont très demandés en France. Tous les samedis, une soixantaine de jeunes ingénieurs participent à un concours de recrutement. La Tunisie forme bien ses élites mais peine à les retenir au pays. L'exode s'accélère. Un défi de plus pour cette jeune démocratie.
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