Tunisie : le pays espère 9 millions de touristes en 2019
La fréquentation touristique a connu au début de l'année une croissance à deux chiffres par rapport à 2018. La saison s’annonce prometteuse. Une aubaine pour l’économie nationale, même si ces chiffres cachent certaines faiblesses.
Le tourisme est en forme en Tunisie. "Pratiquement tous les grands tours-opérateurs qui sont revenus (...) nous disent qu'il y a une augmentation en moyenne de 30% sur les réservations", se réjouit René Trabelsi, ministre du Tourisme tunisien. Les années noires semblent s’éloigner. Les attentats de 2015 qui avaient fait fuir les visiteurs étrangers sont désormais oubliés et les touristes reviennent. La plupart des pays ont levé les restrictions sécuritaires sur la destination, y compris dans les zones désertiques du sud du pays.
Au 10 mai 2019, deux millions de personnes avaient ainsi visité la Tunisie, soit 24% de plus qu'il y a un an, et même 7% de plus qu'en 2010, année de référence pour ce secteur pesant environ 7% du PIB tunisien.
Près d'un million de Français prévus
Les hôteliers tunisiens et le FMI devraient avoir le sourire à la vue de ces prévisions. Selon le site Agenceecofin, "le pays s’attend à recevoir près d'un million de Français sur les neuf millions de touristes prévus, 390 000 allemands et 640 000 russes. Pour rappel, en 2018, le pays avait déjà atteint un nombre record de 8 millions de touristes, en hausse de 14,28% par rapport à l’année précédente."
Dans son rapport sur la Tunisie, le FMI note que "la croissance s’établirait à 2,7% en 2019, en hausse après le taux de 2,6% enregistré en 2018, année durant laquelle l’activité a été portée par la production agricole et les services, en particulier touristiques".
Une hausse des recettes
Les recettes du secteur se sont établies à 1,1 milliard de dinars (369 millions de dollars) au cours des quatre premiers mois de 2019, ce qui représente une hausse de 36,4% par rapport à la même période de 2018, selon des données publiées le 15 mai par la Banque centrale de Tunisie. Cette "hausse s’explique essentiellement par l’effet de change. Le dinar tunisien s’est en effet déprécié de 18,5% face au dollar américain et de 10,5% par rapport à l’euro, entre fin avril 2018 et fin avril 2019", précise cependant Agencecofin.
Derrière les bons chiffres, le tourisme tunisien présente quelques faiblesses. La dépense par touriste reste faible alors que le coût pour les professionnels ne cesse d’augmenter. Par ailleurs, les questions environnementales restent parfois problématiques, notamment avec la question des déchets. Au point que le ministre appelle désormais ses concitoyens à se mobiliser contre ce qu'il qualifie de "terrorisme environnemental", en commençant par les dépôts anarchiques d'ordures. "J'utilise ce mot pour choquer et alerter", explique-t-il, en avertissant qu'un "mauvais environnement" fait "fuir les touristes comme quand il y a un attentat".
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