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"Un président qui va vraiment bosser pour la Tunisie ? Ça n’existe pas !" : l'abstention menace l'élection présidentielle

Dimanche, pour la deuxième fois depuis la chute de Ben Ali, les Tunisiens éliront au suffrage universel leur président. Un scrutin crucial pour ce pays qu’on décrit comme la seule rescapée des révolutions arabes.


Article rédigé par franceinfo - Maurine Mercier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Sept millions d'électeurs sont appelés à choisir dimanche 15 septembre leur président de la République. (FETHI BELAID / AFP)

L’histoire de la jeune démocratie tunisienne, c’est un taux de participation qui ne cesse de dégringoler. Lors du dernier scrutin d’importance, les toutes premières élections municipales de l’histoire de la Tunisie, seul un citoyen sur trois a voté. Le spectre de l'abstention plane sur le premier tour de l'élection présidentielle, dimanche 15 septembre. Sept millions d'électeurs sont invités à choisir parmi 26 candidats pour remplacer Béji Caïd Essebsi, mort fin juillet, dans une incertitude totale.

Aucun sondage sur la participation

"Mais on va élire qui ? Un président qui va vraiment bosser pour la Tunisie ? Ça, ça n’existe pas !" Bassem, la trentaine, ne croit déjà plus en la démocratie, en tous les cas pas pour son pays. Selon lui, des 26 candidats, aucun ne mérite sa voix.

Soit, Il y a des gens qui sont soit incompétents, soit sans expérience. Il y en a d’autres qui sont tout simplement des menteurs. Et il y en a qui sont des corrompus. Il faut choisir entre ces personnes-là !

Bassem 

Aujourd’hui, cette abstention présente un risque inédit : celui de la victoire des populistes, phénomène nouveau en Tunisie. "Il y a une forme d’accélération de l’Histoire, explique Zied Krichen, analyste politique. Nous sommes en train de vivre en huit ans ce que les démocraties occidentales ont vécu en un siècle. De l’euphorie démocratie jusqu’à la montée de populisme."

>> DIRECT. Présidentielle en Tunisie : sept millions d'électeurs appelés au vote après des semaines d'incertitude


Les Tunisiens n’arrêtent pas de répéter que la révolution leur a donné la liberté d’expression, mais que niveau de vie n’a cessé de se détériorer, que tout s’est dégradé. Aucun sondage ne s’aventure à donner la moindre piste sur la participation attendue, trop aléatoire. Les Tunisiens se décident souvent à rejoindre l’isoloir au dernier moment.

Le reportage de Maurine Mercier

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