: Vidéo 13h15. Serge Lazarevic : "J'ai besoin que le chemin soit fléché"
Serge Lazarevic a été enlevé en novembre 2011 au Mali par l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et libéré en décembre 2014, après 1 111 jours de détention. De retour en France, l'ex-otage en état post-traumatique s'est heurté à de nombreuses difficultés administratives… Extrait de "13h15 le samedi" du 23 avril.
L'ex-otage Serge Lazarevic, enlevé en novembre 2011 au Mali par l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et libéré en décembre 2014, voulait à son retour vivre avec sa compagne. Impossible sans travail ni revenus fixes. Aucune agence immobilière n'a accepté de lui louer un appartement. Sans deux avis d'imposition à présenter, sa demande de logement social n'a pas abouti. Pour l'administration, il ne rentre dans aucune case, même en expliquant son calvaire de 1 111 jours de captivité en plein Sahel.
A bout de nerfs, il est allé parler de ses difficultés de réinsertion à l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Cet établissement public d'Etat vient aussi en aide aux victimes civiles de terrorisme. Une assistante sociale y reçoit Serge Lazarevic, comme d'autres traumatisés qui n'ont plus la force de se battre, perdus dans un labyrinthe administratif : "Elle m'aide à évoluer dans la vie. Je ne peux pas le faire tout seul. C'est compliqué. J'ai besoin que le chemin soit fléché. J'ai besoin de lumière, sinon j'avance dans le noir, je ne vois rien…"
"Je voudrais être tranquille"
Les problèmes administratifs de l'ex-otage d'Aqmi ont commencé dès son retour en France. Serge Lazarevic est rentré comme un clandestin dans son propre pays… sans papiers. Ils ont tous été perdus au Mali ! Et tous à refaire, sans que jamais son statut d'ancien otage ne soit pris en compte : "Ce qui est fatigant, c'est le temps. Je demande la paix. Je voudrais être tranquille et ne plus avoir de tracas avec l'administration. C'est horrible, comme une espèce de torture. Depuis que je suis rentré, je cours toujours après le vent…"
Celui qui a été kidnappé en compagnie de Philippe Verdon, assassiné par ses ravisseurs, vit grâce aux avances du Fonds de garantie. Cet organisme indemnise les victimes de terrorisme après des expertises médicales. "Plusieurs fois, on m'a mis devant des armes, les yeux bandés. On me tirait dessus, mais sans balles… Pendant trois mois, j'étais suicidaire", explique-t-il lors d'un entretien. "Toutes les indemnisations sont faites au cas par cas", précise une experte du Fonds de garantie. Serge a enfin obtenu un logement social et il est aujourd'hui marié avec sa compagne…
> A lire : D'un désert à l'autre. Otage au Mali, oublié en France, par Serge Lazarevic et Renaud Blondel (Presses de la Cité).
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