: Vidéo 13h15. Serge Lazarevic : "Je ne pensais pas que Philippe Verdon était mort"

Serge Lazarevic, ex-otage de l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a rendez-vous huit mois après son retour en France avec Philippe Verdon… dans un petit cimetière français. Son vieil ami, avec qui il a passé sa première année de captivité dans le Sahel, a été assassiné par ses ravisseurs en représailles à l'opération militaire française Serval au Mali.

"C'est émouvant de se retrouver ici. On s'est quittés sans se voir et on se retrouve là. Je ne pensais pas que Philippe était mort, explique Serge Lazarevic devant la pierre tombale de l'otage sur laquelle est gravée la phrase 'Victime du terrorisme'. J'ai appris sa mort quand je suis arrivé. Encore une épreuve…".

"Je n'avais jamais imaginé qu'ils le tueraient"

Pour le survivant de cette prise d'otages qui a passé 1 111 jours aux mains de l'organisation islamiste, la nouvelle de la mort de son compagnon d'infortune a été un choc : "Puisque j'étais en vie, je pensais qu'ils l'avaient gardé aussi en vie. Je n'avais jamais imaginé qu'ils le tueraient."

Peut-on se reconstruire après une telle épreuve ? "On ne peut pas réparer, on vit avec ça, dit-il, mais la douleur s'atténue avec le temps. Le souvenir et les douleurs sont là, puisqu'on vit toujours dans la mémoire. C'est ce qu'on appelle aussi l'état post-traumatique. Je vivrai avec jusqu'à la mort…"

> A lire : D'un désert à l'autre. Otage au Mali, oublié en France, par Serge Lazarevic et Renaud Blondel (Presses de la Cité).