Choléra, pénurie de carburant, violence... L'ONU sonne l'alarme pour Haïti
De nouveaux cas de choléra apparaissent à un moment où le pays manque de carburant pour alimenter la population en eau potable et faire tourner les hôpitaux. Le terminal pétrolier de Varreux, le plus important du pays, est bloqué par des gangs armés.
Une nouvelle crise potentielle en Haïti. L'ONU a mis en garde, jeudi 6 octobre, contre un risque d'"explosion" des cas de choléra dans le pays caribéen, déjà ravagé par l'insécurité et dont le Premier ministre "appelle au secours".
Une épidémie de choléra, réintroduite en 2010 par des Casques bleus selon plusieurs rapports, avait sévi jusqu'en 2019, faisant plus de 10 000 morts. Trois ans plus tard, l'annonce dimanche de nouveaux cas et de sept premiers morts a réveillé les craintes d'un nouveau désastre. Depuis la détection du bacille du choléra, qui se transmet par l'eau, 11 cas ont été confirmés et 111 sont suspectés, pour l'instant uniquement dans la capitale Port-au-Prince, a précisé jeudi depuis Haïti la coordinatrice humanitaire de l'ONU dans le pays, Ulrika Richardson, lors d'une conférence de presse par vidéo.
"Les chiffres pourraient être bien plus élevés", a-t-elle ajouté. Ces nouveaux cas apparaissent en effet à un moment où le pays manque de carburant pour alimenter la population en eau potable et faire tourner les hôpitaux. "Avec la situation actuelle dans le pays, si toutes les bonnes conditions ne sont pas remplies, on pourrait faire face à une augmentation exponentielle, voire explosive des cas de choléra. On pourrait même parler malheureusement de combinaison parfaite pour un désastre", a mis en garde Ulrika Richardson.
Nouvelle poussée de violence
Depuis l'annonce d'une hausse des prix du carburant, le pays déjà en crise a été le théâtre de nouvelles violences, de pillages et de manifestations. Et depuis mi-septembre, le terminal pétrolier de Varreux, le plus important du pays, est bloqué par des gangs armés. "Cela veut dire que le pays entier commence à manquer de carburant", forçant certains services de santé à fermer et empêchant la collecte des ordures, a insisté la responsable onusienne.
"C'est la combinaison d'une situation humanitaire déjà grave et terrible (...) renforcée par une crise économique, les prix du carburant et l'insécurité", a-t-elle martelé, soulignant que près de la moitié de la population souffre de la faim. Dans ces conditions, l'ONU et les autres organisations humanitaires ont appelé jeudi à la "création immédiate d'un couloir humanitaire pour permettre de faire sortir le carburant et répondre aux besoins urgents de la population".
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