Face au Congrès, Obama promet "une année d'action"
Salaire minimum, défense de la réforme de santé, lutte contre le changement climatique... Barack Obama s'est voulu offensif lors de son cinquième discours sur l'état de l'Union, à quelques mois d'élections cruciales.
Il souhaite passer à l'offensive. Faire de 2014 "une année d'action", quitte à aligner les décrets pour éviter un Congrès réticent à quelques mois des élections de mi-mandat. Barack Obama a prononcé mardi 28 janvier son traditionnel discours sur l'état de l'Union à Washington, le cinquième depuis son entrée en fonction à la Maison Blanche.
Francetv info récapitule les principales annonces du président américain.
L'économie : "Donnez une augmentation à l'Amérique"
Le président s'engage dans une nouvelle et difficile bataille avec les Républicains : celle du salaire minimum. "Donnez une augmentation à l'Amérique !", a-t-il réclamé face au Congrès. Barack Obama a milité pour que le salaire minimum fédéral soit porté à 10,10 dollars de l'heure, contre seulement 7,25 aujourd'hui.
Les premiers concernés seront les salariés des entreprises en contrat avec l'Etat fédéral, pour lesquels le président prendra "dans les prochaines semaines" un décret. "Si vous cuisinez pour nos troupes, si vous lavez leur vaisselle, vous ne devriez pas être contraint de vivre dans la pauvreté", a lancé Barack Obama.
Pour les autres, il faudra compter sur le bon-vouloir du Congrès. Et la partie est loin d'être gagnée. John Boehner, le président républicain de la Chambre des représentants, a déjà annoncé son hostilité face à une telle mesure qui augmenterait selon lui le chômage : "Quand vous augmentez le coût d'une chose, vous en avez moins."
La santé : un défi lancé aux Républicains
Il en avait fait sa réforme phare : améliorer le système de santé, avec la volonté d'offrir à chaque Américain une mutuelle santé abordable, en choisissant parmi un panel d'assurances privées à bas coût. Les débuts du fameux "Obamacare" ont été désastreux à cause des défaillances du site internet : impossible pour beaucoup de souscrire en ligne.
Barack Obama a défendu sa réforme au Congrès mardi et en a profité pour critiquer les Républicains, qui souhaitent à tout prix abroger la loi. Le président les met au défi de plutôt trouver une alternative : "Si vous avez un projet spécifique pour réduire les coûts, couvrir plus de monde et augmenter le choix : dites à l'Amérique ce que vous feriez différemment."
L'écologie : le changement climatique est là
"Le changement climatique est un fait" pour Barack Obama. Le président américain a tenté mardi de parler écologie, face à un Congrès pas toujours très réceptif à cette thématique. Il a défendu la production de gaz naturel et l'énergie solaire.
Mais il a surtout estimé qu'il fallait faire plus encore pour réduire les émissions de carbone des Etats-Unis. Barack Obama a expliqué avoir demandé à son administration de revoir certaines des normes en la matière.
Guantanamo : la promesse toujours pas tenue
C'était l'une de ses premières promesses : fermer le camp de Guantanamo. Mais cinq ans après son arrivée au pouvoir, plus d'une centaine de prisonniers considérés comme extrêmement dangereux par les Etats-Unis y sont toujours détenus.
Barack Obama a renouvelé sa volonté de fermer le site mardi, en transférant certains détenus dans d'autres centres de détention. Difficile de les imaginer pour l'instant rejoindre un établissement de haute sécurité sur le sol américain, estime le New York Times (en anglais) : le Congrès a renouvelé l'interdiction d'une telle mesure en décembre.
L'international : Al-Qaïda "sur le chemin de la défaite"
En cette année d'élection, le président s'est concentré sur des enjeux nationaux. Mais Barack Obama est tout de même revenu sur le danger islamiste : Al-Qaïda a été mis "sur le chemin de la défaite" par les Etats-Unis mais des groupes affiliés s'enracinent ailleurs comme au Yémen, en Somalie, en Irak et au Mali, a prévenu le président.
Egalement évoqué, l'Iran. Barack Obama a répété qu'il opposerait son veto à toute sanction votée par le Congrès pendant les négociations sur le programme nucléaire du pays. Le président américain a brièvement évoqué la crise en Ukraine, en défendant le droit des citoyens à "s'exprimer librement et pacifiquement".
L'invité : un soldat ovationné
Barack Obama a conclu son discours sur une touche d'émotion, en faisant longuement applaudir Cory Remsburg, un soldat grièvement blessé en Afghanistan. Le président a comparé son courage à celui du pays tout entier face à l'adversité : "Comme l'Amérique qu'il sert, Cory Remsburg n'abandonne jamais."
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