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Le Venezuela fait la queue pour manger

Depuis un mois, les manifestations se succèdent au Venezuela pour dénoncer la politique du président Nicolas Maduro. Le mouvement, au départ estudiantin, s’étend aux classes moyennes. Car la crise économique se traduit par une pénurie sans précédent des produits de première nécessité.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Rayons vides dans un supermarché du Venezuela. (AFP)

Faire la queue pour acheter du papier toilette. Cela peut prêter à sourire, mais cette pénurie ne fait pas rire les Vénézuéliens. Le pays manque de pâte à papier, et cela touche également la presse.

En fait, un quart des produits de base manquent, soit en permanence soit régulièrement. La raison : une inflation galopante de 30%  l’an et une économie tournée uniquement sur le pétrole. Beaucoup de produits sont importés. Et, en raison du blocage des prix imposés par l’Etat, il n’y a aucun intérêt à vendre un produit qui coûte plus qu’il ne rapporte.
 
En mai 2013, l’Assemblée nationale a même voté un budget de crise, véritable «liste de course» de 79 millions de dollars de produits d’hygiène importés. Mais la pénurie est vite revenue.
 
Pour le président Maduro, la pénurie est orchestrée depuis les Etats-Unis pour déstabiliser le pouvoir et le faire tomber. Discours chaviste bien connu qui s’accompagne d’une politique de «prix justes» pour obliger les entreprises à respecter la loi.
 
Mais rien n’y fait. Selon les analystes libéraux, l’Etat omniprésent et les nationalisations font peur. Plus personne n’ose investir et désormais tout ou presque serait importé. Ultime déconvenue, selon la droite, les réserves de change ont été grillées en maintenant des programmes sociaux payés en devises étrangères.
 
Paradoxalement, le pétrole est la cause de tous ces maux. L’économie vénézuélienne ne repose que sur l’or noir. Le pays possède les plus grandes réserves mondiales d’hydrocarbures. Mais la production baisse depuis 2002, en raison des nationalisations, dit l’opposition.
 
La crise ne s’achèvera que lorsque la confiance sera rétablie. Mais ça n’est pas encore l’heure.
Depuis un mois, les manifestations se succèdent. Maduro n’a pas le charisme de Chavez, et les Vénézuéliens s’impatientent.

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