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Les mineurs de cuivre en grève menacent l'économie du Chili

Au Chili, les mineurs d’Escondida, la plus grande mine de cuivre au monde, entament leur deuxième mois de grève. Ils réclament, entre autres, le maintien des avantages obtenus il y a quatre ans. La mine produit plus d’un million de tonnes de cuivre par an et les observateurs s’attendent à ce que cette grève impacte les cours mondiaux à la hausse.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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Le site d’Escondida, perdu à 3100 mètres d’altitude dans le désert d’Atacama, est composé de deux immenses cavités. La plus grande fait 600 mètres de profondeur sur une longueur de 4km. 5% de l’offre mondiale de cuivre vient d’ici. 2500 personnes travaillent dans la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde.
 
Le conflit s’enlise depuis un mois. La direction n’entend rien céder aux exigences des mineurs, notamment un bonus de 40.000 dollars et une hausse des salaires de 7%. Pourtant, le groupe BHP-Billiton, le propriétaire, vient d’annoncer un profit semestriel royal de 3,2 milliards de dollars. Et cela, alors que le cours du cuivre a chuté, passant de 10.000 dollars la tonne en 2011, à 6000 aujourd’hui.
 
Le cuivre est moins recherché en raison du ralentissement de l’économie chinoise. Mais la grève des mineurs fait craindre la pénurie. Et, après quatre ans de baisse, les prix ont déjà augmenté de 12% à la seule annonce du préavis de grève. Cependant, les observateurs s’étonnent qu’il n’y ait pas encore de flambée des prix, alors qu’il manque, suite à la grève, 110.000 tonnes de cuivre sur le marché.
 
Extension du conflit ?
Mais le conflit pourrait faire tache d’huile et s’étendre aux autres mines du pays, elles aussi en cours de renégociation des accords professionnels. Les observateurs pensent notamment à l’autre mine géante, celle d’El Teniente, exploitée par la compagnie d’Etat Codelco. Là, c’est 500.000 tonnes de minerais qui sont sortis de terre. Les analystes estiment que les conflits pourraient affecter 12% de la production mondiale et donc, in fine, faire remonter fortement les prix.
 
Pour l’heure, le grand perdant est l’Etat chilien. Un mois de grève fait reculer le PIB de 0,2%. De plus, le cuivre via la société nationale Codelco n’est plus la vache à lait des finances publiques. Nationalisée en 1971 par le président Salvador Allende, Codelco reverse la totalité de ses profits à l’Etat. En 2016, l’exercice a été déficitaire pour la première fois en 60 ans. Or, la présidente socialiste Michelle Bachelet a besoin d’argent pour financer son ambitieuse gratuité de l’éducation supérieure.

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