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Nicaragua : le gouvernement va libérer tous les opposants pour relancer le dialogue

Le pays est plongé dans une grave crise politique depuis onze mois. Cette décision va permettre la reprise des négociations entre gouvernement et opposition.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des policiers nicaraguayens dispersent des manifestants, le 15 décembre 2018 à Managua (Nicaragua). (INTI OCON / AFP)

Un geste pour l'opposition. Après plusieurs jours de blocage, le gouvernement nicaraguayen a cédé aux exigences de l'opposition : il va libérer sous trois mois tous les opposants incarcérés, pour relancer le dialogue avec le camp adverse. "La table de négociations a reçu une annonce du gouvernement concernant la libération sous 90 jours de tous les détenus dans le cadre des manifestations" contre le pouvoir, a annoncé mercredi 20 mars l'envoyé spécial de l'Organisation des Etats américains (OEA), Luis Angel Rosadilla.

Il s'agissait d'une condition sine qua non des adversaires du président Daniel Ortega pour s'asseoir de nouveau à la table des négociations. Pour l'heure, le nombre de prisonniers qui seront libérés n'a pas été précisé. Un peu plus de 800 opposants sont emprisonnés, a annoncé mercredi l'opposition, qui a revu son chiffre à la hausse. Elle parlait jusqu'ici de 700 détenus. De son côté, le gouvernement n'a pas encore communiqué de chiffres. Les deux camps sont également convenus d'un programme de négociations en six points et de faire appel à la communauté internationale pour suspendre les sanctions, selon la déclaration conjointe publiée par la présidence.

Une crise qui a fait plus de 325 morts

Le Nicaragua connaît une grave crise politique depuis onze mois, lorsque des manifestations ont éclaté contre le gouvernement du président Daniel Ortega, 73 ans. Après avoir dirigé le pays de 1979 à 1990 à l'issue de la révolution sandiniste, Daniel Ortega était revenu au pouvoir en 2007. Les opposants accusent l'ex-guérillero sandiniste d'avoir instauré une dictature. Ils réclament son départ et celui de la vice-présidente, son épouse Rosario Murillo. Le chef de l'Etat dénonce de son côté une tentative de putsch de l'opposition avec le soutien de l'Eglise et de Washington. La crise a fait plus de 325 morts et plongé le pays dans la récession économique.

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