: Vidéo Chili : depuis trois semaines, la contestation ne faiblit pas
De nouveaux affrontements ont éclaté au Chili où le mouvement de contestation populaire reste massif, malgré l'annonce de nombreuses mesures sociales.
Au Chili, les temps sont durs et les tensions durent. Pour calmer la contestation, le président Sebastian Pinera a reconnu, mercredi 6 novembre, qu'il était "responsable d'une partie" des "problèmes qui se sont accumulés depuis trente ans", mais a exclu de démissionner. Lundi, une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes (dont de nombreux étudiants), s'est rassemblée à Santiago, sur la plaza Italia, lieu emblématique du mouvement de colère initié le 18 octobre. Ces nouvelles manifestations dans la capitale ont été émaillées de nombreux incidents.
Des échauffourées ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants et plusieurs bus ont été incendiés. Alors qu'un cortège tentait de s'approcher du palais présidentiel de la Moneda, la police a dispersé la foule en faisant usage de lances à eau et de gaz lacrymogènes. Au moins une policière a été blessée.
"La seule réponse du gouvernement a été de réprimer"
Révoltés par les inégalités sociales et une élite politique jugée déconnectée du quotidien de la grande majorité des Chiliens, les manifestants réclament notamment une réforme du système de retraites et une révision de la Constitution, tous deux hérités de la période de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). Ils demandent aussi que de profondes réformes du modèle économique libéral chilien. "C'est pourquoi nous sommes dans la rue, pour la dignité, pour le travail, pour la santé, pour les ménages, parce que nous avons des droits et qu'ils ne sont pas respectés dans ce pays, et malheureusement, la seule réponse du gouvernement a été de réprimer", a déclaré une manifestante.
Au début de la crise, le président a commencé par réprimer la crise sociale, qui a fait 20 morts, et a décrété l'état d'urgence, faisant appel aux militaires et instaurant un couvre-feu. Depuis mardi, il a assoupli sa position, affirmant qu'il était ouvert au dialogue. "Nous sommes disposés à discuter de tous les sujets, y compris une réforme de la Constitution", a-t-il déclaré.
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