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Conflit dans le Haut-Karabakh : "Nous habitons dans la région du malheur"

Alors que le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a démarré il y a près d'une semaine, franceinfo a pu rejoindre Stepenakert, la capitale de la région du du Haut-Karabakh. Que ce soit du côté de la population ou des combattants arméniens, chacun fait en sorte de résister à l'atmosphère tendue.

Article rédigé par franceinfo - Claude Bruillot, Edité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des habitants dans un abris à Stepenakert, la capitale du Haut-Karabakh, le 30 septembre 2020.  (HAYK BAGHDASARYAN /PHOTOLURE / PHOTOLURE)

Plusieurs fois dans la nuit, les sirènes stridentes retentissent à Stepenakert, la capitale du Haut-Karabakh. Elles signifient, après l'annonce du couvre-feu, que les attaques aériennes sont possibles, comme mercredi 30 septembre où des drones ont frappé près du centre-ville. Alors que qu'Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont appelé jeudi 1er octobre à la fin des combats, le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en est à son cinquième jour.  

Nastya, une habitant de Stepenakert, dit s'être habituée à la situation. Cette femme âgée de 42 ans a connu les conflits de 1992 et de 2016. Ce qui compte pour cette Arménienne née à Bakou en Azerbaïdjan, c'est d'aider ses compatriotes. Elle héberge d'ailleurs durant la nuit ceux qui le souhaitent dans son restaurant. "Comme nous habitons dans la région du malheur, notre objectif a toujours été d'aider les autres, explique-t-elle à franceinfo. Ici notre établissement a toujours fait de l'aide humanitaire en donnant la possibilité aux gens de trouver refuge dans notre restaurant."

Un musicien parmi les combattants 

Nastya veille une partie de la nuit sur ceux qui dorment dans son établissement, tout comme Vazgen Asatryan arrivé il y a deux jours d'Erevan, la capitale arménienne. Ce musicien de jazz de 62 ans, qui a vécu à Paris il y a quelques années, est habillé en treillis de combat. Il tue le temps dans cet hôtel en attendant de partir pour la ligne de front à 70 kilomètres de là. "C'est mon pays, pour moi c'est une terre arménienne. Je veux défendre mon pays, explique-t-il. Ce n'est pas politique". 

D'après cet homme qui a aussi connu les guerres de 1992 et de 2016, le conflit actuel "n'est pas une guerre analogique mais numérique avec des drones, ça a tout changé". Selon lui cette nouvelle guerre serait plus dangereuse, comme si les montagnes du Haut-Karabakh ne suffisaient plus à protéger la vieille garde qu'il dit incarner avec un portable dans un main et un verre de cognac arménien dans l'autre. 

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