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Vidéo Vous ne comprenez rien à la crise politique qui paralyse l'Arménie ? On vous explique la situation

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Arménie : le peuple dans la rue
Arménie : le peuple dans la rue Arménie : le peuple dans la rue
Article rédigé par Guillemette Jeannot
France Télévisions

Le bras de fer politique en Arménie s'intensifie. L'opposant au régime, Nikol Pachinian, a appelé à bloquer le pays, en réaction au rejet par le Parlement de sa candidature au poste de Premier ministre.

L'Arménie traverse, depuis le 13 avril, une crise politique sans précédent. Des manifestations de plusieurs dizaines de milliers d'opposants ont lieu régulièrement. Elles ont provoqué le 23 avril la démission de Serge Sarkissian, qui venait d'être élu Premier ministre par les députés six jours auparavant. Président de l'Arménie de 2008 à 2018, le dirigeant de 63 ans est critiqué par ses opposants  pour n'avoir fait reculer ni la pauvreté ni la corruption, et pour avoir laissé aux oligarques le contrôle de l'économie de ce petit pays de 2,9 millions d'habitants.

Le poste de Premier ministre étant vacant, Nikol Pachinian a proposé sa candidature au Parlement le 1er mai. Cet ancien journaliste, devenu député en 2012, est à la tête de la contestation à l'origine de la démission de Serge Sarkissian. Il a présenté son accession à la tête du gouvernement comme le seul moyen de sortir de la crise qui secoue le pays depuis près de trois semaines. Mais sa candidature n'a obtenu que 45 voix sur 105 à l'Assemblée nationale, le Parlement monocaméral contrôlé par le Parti républicain de Serge Sarkissian.

Un appel à la contestation non-violente

Après sa défaite, Nikol Pachinian s'est rendu sur la place de la République, au centre de la capitale, Erevan, où étaient rassemblés plusieurs dizaines de milliers de ses partisans. Il a appelé tous les Arméniens à "la désobéissance civile" afin de forcer l'élite dirigeante à renoncer au pouvoir. 

Demain à partir de 8h15, toutes les autoroutes seront bloquées, un blocage total est annoncé, les aéroports et les chemins de fer seront bloqués

Nikol Pachinian, leader de l'opposition en Arménie

Le lendemain, mercredi 2 mai, des dizaines de milliers de manifestants ont convergé vers le centre d'Erevan, paralysant la capitale arménienne. Presque toutes les rues de la ville, dont la voie d'accès à l'aéroport, ont été bloquées, de nombreux magasins fermés et les trains de banlieue perturbés. Des médias arméniens ont signalé des rassemblements dans plusieurs autres villes du pays. Nikol Pachinian, qui a passé deux années en prison en 2009-2011, a précisé qu'il souhaitait que son action s'inscrive dans le cadre d'une lutte non-violente.

Une nouvelle tentative d'élection d'un nouveau Premier ministre par les députés est prévue le 8 mai. Deux tours de scrutin sont programmés. En cas d'échec, le gouvernement mettra en place des élections législatives anticipées.

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