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Birmanie : Aung San Suu Kyi dénonce des élections pas "véritablement libres et justes"

Le scrutin a lieu dimanche. La lauréate du prix Nobel de la paix pointe déjà des irrégularités qui sont "au-delà de ce qui est acceptable dans une élection démocratique".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Aung San Suu Kyi lors d'une conférence de presse à Rangoun (Birmanie) le 30 mars 2012. (SOE THAN WIN / AFP)

"Je ne pense pas que nous puissions considérer que c'est une élection libre et juste si l'on tient compte de ce que l'on a observé ces derniers mois." C'est ce qu'a déclaré, vendredi 30 mars, l'opposante birmane Aung San Suu Kyi au sujet des élections législatives partielles organisées le dimanche 1er avril.

Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a dénoncé plusieurs irrégularités, notamment en ce qui concerne les listes électorales, ce qui est "au-delà de ce qui est acceptable dans une élection démocratique", a ajouté la lauréate du prix Nobel de la paix. Mais elle a aussi revendiqué la nécessité d'y prendre part pour solidifier le processus de réformes.

"Nous sommes toujours déterminés à aller de l'avant, parce que c'est ce que notre peuple souhaite", a-t-elle justifié. "Nous ne regrettons absolument pas d'y participer." "Nous n'avons jamais fait de compromis sur le plan des principes (...). Notre opinion est qu'une fois au parlement, nous pourrons travailler pour une véritable démocratisation."

Enjeu immense, mais peu de suspense

Un total de 45 sièges sont en jeu lors de ces législatives partielles, dont 44 brigués par la LND. L'opposante brigue un siège de députée pour la première fois de sa vie, dans la circonscription rurale de Kawhmu, près de Rangoun, la capitale économique du pays.

L'enjeu est immense pour le régime birman, dirigé depuis un an par d'anciens généraux réformateurs. Ils ont invité Suu Kyi à revenir dans le jeu politique légal et espèrent obtenir, le plus vite possible, la levée des sanctions économiques occidentales pour relancer une économie sinistrée. Le président Thein Sein, ancien Premier ministre de la junte aujourd'hui dissoute et artisan du virage réformateur, a reconnu des "erreurs inutiles" dans le processus électoral.

Mais il a promis que la Commission électorale faisait de son mieux pour les corriger et demandé au pays d'accepter les résultats quels qu'ils soient. Le risque est nul cependant, pour le Parti de la solidarité et du développement de l'Union (USDP, majoritaire), qui avait revendiqué environ 80% des sièges en novembre 2010 et compte sur la fidélité d'un quart des parlementaires, militaires désignés. Le scrutin est observé de très près par la communauté internationale qui a fait de la réussite de ces élections une des conditions essentielles à la levée des sanctions.

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