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Corée du Sud: Ban Ki-moon entretient le suspense sur son éventuelle candidature

De retour en Corée du Sud, Ban Ki-moon est resté énigmatique sur la suite de sa carrière. A l'aéroport d'Incheon, le 12 janvier 2017, l’ancien secrétaire général de l’ONU a fait part de son intention de rencontrer la population ces jours-ci avant de prendre «une décision désintéressée, en toute humilité». Mais une affaire de corruption mêlant son frère pourrait freiner son ambition présidentielle.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ban Ki-moon, dont le mandat à la tête de l'ONU s'est achevé le 31 décembre, arrive à Séoul, le 12 janvier 2017.  (JUNG Yeon-Je / AFP)

«J'ai beaucoup réfléchi et pensé à la façon dont je pourrais le mieux mettre à disposition mon expérience et mes connaissances en tant qu'ancien secrétaire général de l'ONU», a déclaré à la télévision M.Ban, à son arrivée à Séoul. «J'ai dit que j'écouterais ce que pense notre peuple, une fois rentré chez moi. J'aurai cette possibilité à partir de demain», a-t-il assuré, ajoutant qu’il prendrait rapidement «une décision désintéressée et en toute humilité».

A 72 ans, l’ancien ministre des Affaires étrangères (2004-2006), dont le second mandat de cinq ans au poste de secrétaire général de l'ONU s’est achevé le 31 décembre 2016, est considéré comme un candidat potentiel à l’élection présidentielle sud-coréenne si la destitution de Park Geun-hye est confirmée par la Cour suprême. Le limogeage anticipé de la présidente, impliquée dans un scandale de trafic d'influence, avait été massivement voté le 9 décembre par le Parlement.

Surmommé «l'anguille» dans les couloirs de l'ONU, Ban Ki-moon n'a jamais appartenu officiellement à aucun parti, bien qu'il ait été ministre sous la présidence du démocrate Roh Moo-hyun (2003-2008). Ce dernier s'est suicidé en 2009, après avoir été au centre d'une affaire de corruption à laquelle son épouse était mêlée.

Dans l'hypothèse d'une candidature à l'élection présidentielle de 2017, nul ne sait à ce jour sous quelles couleurs politiques il postulera. Réputé proche du Saenuri, parti conservateur au pouvoir ébranlé par un scandale, M.Ban est présenté dans les sondages sud-coréens comme possible candidat indépendant. L'ancien secrétaire général de l'ONU était crédité, le 12 janvier 2017, de 20,3% d'opinions favorables, devancé par Moon Jae-in, l'ancien dirigeant du principal parti d’opposition, le Minjoo. Une précédente enquête, fin décembre, le créditait toutefois de 23,3% de soutiens, dépassant alors d'une courte tête son rival.
 

L'inculpation, le 10 janvier par un tribunal fédéral de Manhattan, de son frère cadet et de son neveu, soupçonnés de corruption active dans le cadre d'un projet de BTP au Vietnam, pourrait freiner son éventuelle candidature à la présidence du pays. M.Ban avait déclaré qu'il n'était «pas au courant des activités de son neveu» au moment où l'affaire est sortie.

Lui-même, à quelques jours de la fin de son mandat de secrétaire général à l'ONU, faisait l'objet d'accusations de corruption dans son pays natal. Selon des informations rapportées par la presse sud-coréenne, il aurait accepté 200.000 dollars en 2005, quand il était ministre des Affaires étrangères, puis 30.000 dollars, en 2007, après son accession à la tête de l'ONU.

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