"On en a tellement qui arrivent blessés" : des bénévoles recueillent des animaux qui fuient les incendies en Australie
Selon l'ONG WWF et l'université de Sydney, les incendies en Australie ont causé la mort "800 millions d'animaux en Nouvelles-Galles du Sud". Plus d'un milliard d'animaux sont touchés sur tout le territoire national, selon l'organisation.
"Il faut le mettre dans un biberon avec de l’eau", explique Julie, qui montre le lait qu’elle utilise pour nourrir deux kangourous dont elle prend soin. L'Australienne fait partie des volontaires de l’organisation Wires qui recueille des animaux blessés par les incendies qui ravagent le pays de l'Océanie. Les feux de forêts en Australie sont une catastrophe pour l’écosystème local. Le chiffre de 500 millions d’animaux morts avait choqué, mais une étude menée conjointement par l’ONG WWF et l’université de Sydney évoque désormais de "800 millions en Nouvelles-Galles du Sud et de plus d'un milliard d'animaux touchés".
Une nurserie pour kangourou
Pour s’occuper des deux kangourous, Julie a installé une nurserie dans son jardin perdu dans un paysage de sécheresse et situé au milieu du parc national de Meringo dans le sud-est du pays. Ils sont arrivés il y a quelques semaines après avoir fui les feux de forêt. Leur mère a été tuée dans les flammes. "On a tellement d’animaux qui arrivent blessés par les incendies, décrit la bénévole. Ils cherchent à manger et leurs pattes sont brûlées."
Il faut euthanasier beaucoup d'animaux par injection, ou sinon on leur tire dessus, parce qu’on ne peut pas les sauver.
Julie, bénévoleà franceinfo
Toute la journée, Julie reçoit des notifications sur son portable. Depuis ce matin, 60 kangourous ont été retrouvés morts ou blessés. "Par exemple, j’ai un message sur mon application qui dit qu’un grand kangourou a été retrouvé dans un ruisseau et qu’il ne bouge plus", explique l'Australienne.
"Je suis horrifiée par notre gouvernement"
La bénévole se dit dévastée par la perte de tous ces animaux. Des chiffres impensables pour Julie, qui milite depuis longtemps pour limiter le réchauffement climatique. Elle en veut terriblement à son Premier ministre : "Je suis horrifiée par notre gouvernement qui ne pense qu’au charbon. Soit on tire la sonnette d’alarme, soit nous avons ce que nous méritons. J’espère que c’est une prise de conscience, parce qu’on est tellement privilégié d’avoir toute cette faune."
Julie n’a guère le temps de s’apitoyer, avec la hausse du mercure prévu vendredi et une nouvelle journée noire en perspective, elle doit évacuer sa maison, avec ses deux kangourous sur le dos.
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