Kazakhstan : l'ancien chef des services secrets arrêté pour trahison, la situation toujours tendue
Le Kazakhstan, plus grand pays d'Asie centrale, est ébranlé par une contestation qui a éclaté dimanche dernier.
La situation est toujours explosive au Kazakhstan. L'ancien chef des services secrets du pays a été arrêté pour trahison, samedi 8 janvier, après avoir été limogé à la suite des émeutes qui ont secoué le pays. Parallèlement, le président russe Vladimir Poutine et son homologue kazakh Kassym-Jomart Tokaïev ont eu une "longue" conversation téléphonique, selon le Kremlin, afin de discuter de la situation et ont convenu de rester en contact "permanent".
Moscou a par ailleurs dénoncé les commentaires, qualifiés de "grossiers", du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui avait prévenu vendredi qu'il serait "très difficile" pour le Kazakhstan d'obtenir le retrait des troupes russes une fois le feu vert octroyé pour une intervention sur son territoire. Un contingent de troupes russes et d'autres pays alliés de Moscou est arrivé jeudi au Kazakhstan pour appuyer le pouvoir en place en protégeant les bâtiments stratégiques et en épaulant les forces de l'ordre.
Tirs de semonce à Almaty
Le Kazakhstan, plus grand pays d'Asie centrale, est ébranlé par une contestation qui a éclaté dimanche dernier en province avant de s'étendre à d'autres villes et surtout à Almaty, la capitale économique, où les manifestations ont viré aux émeutes chaotiques et meurtrières. D'après un journaliste de l'AFP, la tension persistait samedi à Almaty où l'on entendait de temps en temps des tirs de semonce des forces de l'ordre pour empêcher des gens d'approcher de la place centrale.
Au-delà de la hausse des prix, la colère des manifestants est dirigée contre l'ancien président Noursoultan Nazarbaïev, resté dans l'ombre du pouvoir, qu'ils accusent de corruption. Il a régné sur le pays de 1989 à 2019 et conserve une grande influence. Il est considéré comme le mentor du président actuel, Kassym-Jomart Tokaïev. Ce dernier a autorisé vendredi les forces de sécurité à "tirer pour tuer" afin d'étouffer toute rébellion et, fort de l'appui de la Russie, a exclu de négocier avec les manifestants.
Les troubles qui secouent ce pays de 19 millions d'habitants préoccupent les Occidentaux. L'Allemagne a annoncé samedi qu'elle arrêtait ses exportations d'armes vers le Kazakhstan. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron avaient appelé vendredi à la "fin de la violence" et à la "retenue".
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