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La présidente Park et sa confidente font scandale en Corée du sud

En Corée du sud, on ne parle que de cela. Quel rôle tient Choi Soon-Sil auprès de la présidente Park Geun-Hye ? Certains journaux font d’elle une «Raspoutine» coréenne, tirant les ficelles dans l’ombre. Le scandale est à son comble et menace la présidente.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des manifestants portent les masques des deux protagonistes lors d'une manifestation à Séoul le 27 octobre 2016. A droite la présidente de Corée du sud, Park Geun-Hye, à gauche son mentor Choi Soon-Sil. (AFP/ Jung Yeon-Je)

Choi Soon-Sil a fini par rentrer dimanche 30 octobre 2016 d’Allemagne, où elle s’était réfugiée afin d’éviter les possibles poursuites judiciaires. La voilà donc prête à répondre à la justice de ses liens avec la présidente et aussi d’accusations de trafic d’influence et d’extorsion de fonds.
 
Mme Choi n’occupe aucun poste officiel. Mais elle est très proche de  la présidente Park, au point dit-on, de corriger ses discours et de la conseiller sur les nominations délicates.
Choi Soon-Sil, 60 ans, est la fille d'une mystérieuse figure religieuse, Choi-Tae-Min, chef autoproclamé d'un culte religieux, l'Eglise de la vie éternelle.
 
Il était devenu le mentor de Park Geun-Hye après l'assassinat en 1974 de sa mère. Il prétendait avoir vu cette dernière en rêve lui demandant d'aider Park Geun-Hye. Visiblement la fille a succédé au père, au fil d’une amitié longue de quarante ans avec l’actuelle présidente de la Corée.
 
Scandale politique
A un an de la future élection présidentielle, l’opposition fait ses choux-gras de cette affaire et fait monter la sauce. Si aucun acte de corruption n’a pour l’heure été démontré, l’éthique est mise en avant. Il s’agit d’«un affront fait à la démocratie», s’étranglent les adversaires de Park. Choi n’a ni droit ni titre pour accéder à certains documents confidentiels.
 
Capture d'écran du site du Korean Herald. Une des rares photos de Choi Soon-Sil. (DR)

Campagne de presse
Une campagne anti-Park abondamment relayée dans la presse et également dans la rue. Le 29 octobre dans Séoul, 20.000 manifestants (8000, selon la police) ont demandé le départ de Park du pouvoir. Cette dernière s’est fendue d’excuses publiques (lien en anglais), et a reconnu le rôle officieux de Choi Soon-Sil auprès d’elle.
 
Pour le principal parti d’opposition, le Parti démocratique de Corée, l’affaire ne se referme pas avec les excuses de la présidente. «Il semble que Park n’a toujours pas compris la gravité de la situation», a déclaré la présidente du parti, Choo Mi-ae. «Des documents confidentiels ont été fournis à une personne non autorisée. Ceux qui ont permis cela, Choi et la présidente Park comprises, doivent être punis selon les lois», a-t-elle poursuivi.
 
Retour de Choi
Pas sûr que le retour au pays de Choi Soon-Sil désamorce la crise. Car les accusations se multiplient contre la «Raspoutine» coréenne. Elle est désormais soupçonnée de trafic d’influence sur des collectes de fonds pour deux fondations: K-Sport et Mir. Une partie des fonds lui aurait été versée. Mais, selon le quotidien coréen Hankyoreh (lien en anglais), les enquêteurs trainent des pieds, estimant qu’il y a un manque de preuves.
 
Inconnue du grand public il y a quelques semaines, Choi Soon-Sil est désormais une star. Elle n’en demandait pas tant.

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