Le Kirghizstan en proie au chaos
(Actualisé à 19h30)
Le point de non-retour semble avoir été atteint au Kirghizstan, ex-république soviétique limitrophe de la Chine. Depuis plusieurs semaines déjà les tensions s'aggravaient entre le pouvoir et l'opposition. Elles ont éclaté ce matin. Plusieurs milliers de manifestants, 3.000 à 5.000, ont investit les rues de la capitale, Bichkek (cliquer ici pour visionner une webcam installée sur la place centrale de Bichkek).
Ils se sont rapidement heurtés à la police et les affrontements, parfois à l'arme automatique, ont fait au moins 19 morts et près de 150 blessés (l'opposition parle de 100 morts).
Les manifestants ont mis la main sur plusieurs véhicules blindés de police, poursuivant les forces de l'ordre, incapables de résister. Des incendies ont éclaté en ville.
Des manifestants ont aussi investi le siège de la télévision de Bichkek, détruisant tout le matériel et coupant les émissions. Le Parlement du Kirghizstan est également envahi tandis que le premier étage du siège du parquet général est en feu.
Des troubles se sont aussi produits dans d'autres villes du pays, comme à Naryn (centre), Tokmok (près de la capitale) et Talas, dans le nord-ouest. 55 personnes auraient été blessées.
_ Le ministre de l'Intérieur, Moldomoussa Kongantiev, y a été tué, alors qu'il était l'otage de manifestants qui l'ont passé à tabac. Un autre membre du gouvernement est pris en otage dans cette ville, il s'agit du vice-premier ministre, Akylbek Japarov, qui aurait également été lynché, sans qu'il soit pour l'instant possible de savoir s'il a survécu.
Les manifestants et l'opposition réclament la démission du président Kourmanbek Bakiev. Il a pris le pouvoir il y a cinq ans, en mars 2005, à l'issue, déjà, d'une révolution. Il avait promis d'instaurer la démocratie, mais l'opposition lui reproche de ne pas avoir tenu cette promesse et d'avoir au contraire progressivement dérivé vers un régime autoritaire.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.