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Le Pakistan sans Bénazir Bhutto

Après l’assassinat de l’ex Premier ministre, la situation est très chaotique. L’opposition a appelé au boycott des élections législatives du 8 janvier et a même demandé la démission du président Pervez Musharraf. Les Etats-Unis demandent à ce que le scrutin ait tout de même lieu.
Article rédigé par franceinfo
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La mort de Benazir Bhutto, sérieuse prétendante à la tête du gouvernement, rend probable un report des législatives du 8 janvier. L’ex-Premier ministre Nawaz Sharif récemment allié à Mme Bhutto, a promis aux Pakistanais de "mener leur guerre". Il a affirmé que son parti boycotterait les élections et a demandé la démission du président pakistanais.

Des élections démocratiques?

Une éventualité qui n’arrange pas les Etats-Unis qui s'appuient sur le Pakistan dans leur lutte contre Al Qaïda et les talibans en Afghanistan. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a même téléphoné au successeur de Benazir Bhutto à la tête du PPP, Amin Fahim, pour l'appeler à participer comme prévu aux élections de janvier. Même chose côté français où dans une lettre adressée à son homologue pakistanais, Nicolas Sarkozy juge "plus que jamais indispensable" la tenue des élections législatives après "l'acte odieux" qui a couté la vie à Bhutto.

Nouveau chaos politique

Mais de l'avis de nombreux analystes, l'assassinat devrait entraîner l'annulation du scrutin de janvier.

"Ce n'est pas la première crise à laquelle soit confronté le Pakistan depuis sa création en 1947, mais je suis encline à penser qu'il s'agit de la plus grave convergence de crises", a note Farzana Shaikh, spécialiste du Pakistan établie à Londres. Bien que des extrémistes islamiques soient considérés comme les auteurs possible de l'attentat, des observateurs n'excluent pas qu'il soit le fait d'adversaires politiques de Bhutto ou de certains partisans de Musharraf.

Dans le discours qu'elle venait de prononcer, Bénazir Bhutto avait évoqué ces menaces: "J'ai mis ma vie en danger, je suis rentrée parce que je sentais que ce pays était en danger. Les gens sont inquiets, mais nous sortirons ce pays de la crise." Le mari et les enfants de Benazir Bhutto sont arrivés dans la nuit à Islamabad en provenance de Doubaï pour recueillir sa dépouille en vue de son inhumation à Larkana, sur la terre ancestrale des Bhutto.

Anne-Laure Barral avec agences.

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