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Mongolie: Oulan-Bator, la capitale noyée dans le smog étouffe
Publié le 12/02/2017 16:01
Mis à jour le 12/02/2017 19:50
Comme tous les ans, l’OMS classe la capitale mongole Oulan-Bator dans le top 10 des villes les plus polluées au monde. C’est en hiver que les pics de pollution sont au plus haut. Cette année encore l’agglomération est particulièrement touchée mettant de plus en plus en danger la santé de ses habitants.
12 photos de Rentsendorj Bazarsukh (excepté la 4 de Carlos Barria) illustrent ce propos.
la Mongolie ne cesse de se développer économiquement. Les ressources minières (charbon, cuivre, or, uranium) y sont importantes. Mais l’exploitation excessive des mines entraîne une pollution atmosphérique croissante accentuée par une circulation routière en pleine expansion. Et quand les températures chutent à Oulan-Bator, la situation devient alarmante. (Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
Les particules fines et ultrafines (PM2,5), classées comme nocives par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), car elles pénètrent dans les alvéoles pulmonaires, sont montées fin janvier 2017 à 855 microgrammes par mètre cube. En comparaison, l'air de Pékin à la même période était estimé à 70 microgrammes. La norme acceptable, fixée par l’OMS, est de 20 à 25 microgrammes par mètre cube. Certains jours, la concentration des particules PM2,5 dans l’air peut même atteindre entre 1.000 et 2.000 microgrammes. (Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
Les vents viciés venant de Chine stagnent car la ville se trouve dans une cuvette coincée entre des montagnes. Et pendant l’hiver, les centrales thermiques qui entourent Oulan-Bator fonctionnent à plein régime, des centaines de cheminées brûlent charbon, bois et ordures. (Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
Ces dernières années, l’expansion des quartiers de yourtes (tentes avec une ossature démontable en bois recouvert de feutre) où s’entassent les habitants les plus pauvres, 60% de la population d’Oulan-Bator, aggrave le phénomène. (Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
80% du smog de la ville vient des quartiers de yourtes. En cinq ans, entre 40.000 et 45.000 nouvelles tentes se sont implantées à la périphérie de la ville. Pour lutter contre cette immigration, le gouvernement a renforcé en janvier 2017, les restrictions sur l’implantation des migrants aux abords de la capitale. Seuls ceux ayant besoin d'une aide à long terme ou ceux possédant déjà des maisons peuvent s’installer jusqu'à la fin de l'année.
(Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
les températures peuvent y descendre à moins 40 degrés. Les résidents de ces campements de fortune utilisent pour se chauffer des poêles à charbon, car ils ne sont pas raccordés au réseau électrique de la ville. Quand ils n’ont pas suffisamment de bois, certains n’hésitent pas pour ne pas mourir de froid à brûler du plastique ou des pneus. Ce type de chauffage augmente considérablement l’émission de particules PM2.5 dans l’air. (Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
qui ont migré vers la ville car leur bétail a été anéanti par des hivers plus rudes en partie à cause du changement climatique. De plus, comme l’explique la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge (IFRC), la Mongolie a été frappée pendant l’hiver 2016, par un «dzud». Ce phénomène climatique caractérisé par une vague de froid extrême en hiver faisant suite à un été caniculaire a décimé des centaines de milliers d'animaux d'élevage. Plus de 350.000 bêtes ont péri de faim et de froid. Un désastre de grande ampleur dans ce pays peu densément peuplé où un habitant sur trois vit de l'élevage. (Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
pour le soutien et la mise en place de projets visant à la réduction de la pollution. Comme le précise le site Perspective monde, la Mongolie a annoncé lors de la COP 21 en 2015 qu'elle contribuera à lutter contre les changements climatiques en réduisant de 14% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Le pays s’est engagé aussi à accroître l'électricité renouvelable, réduire les pertes de transmission d'électricité et diminuer les pertes de chaleur provenant des immeubles. (Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
ainsi que celui de l'industrie. Il veut réduire l'utilisation de carburant dans les foyers individuels en améliorant la capacité des poêles. Le développement d'un programme de gestion des déchets incluant le recyclage serait également prévu. (Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
plus de mille personnes ont manifesté à Oulan-Bator leur mécontentement, samedi 28 janvier 2017. Cette manifestation organisée par l’ONG «Moms & Dads Against Smog» réclame que le gouvernement lutte rapidement et efficacement contre la pollution atmosphérique.
(Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
notre santé et surtout celle de nos enfants est en danger. A chaque fois que «mes deux plus jeunes enfants vont à l'école maternelle, ils tombent malades à cause de la pollution de l'air». Une femme raconte: «J'ai été enceinte trois fois, mais je les ai tous perdus avant d’accoucher. Avec mon quatrième enfant, j’ai été obligée de partir à la campagne pour pouvoir lui donner naissance.»
(Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
un décès sur dix est lié à la pollution de l’air dans la capitale mongole, précise le site France 24. Les jeunes enfants sont particulièrement touchés par ce problème, puisque leur système immunitaire et leurs poumons ne sont pas encore entièrement développés. Selon l’Unicef, les maladies respiratoires constituent l’une des principales causes de décès des enfants. La pneumonie est ainsi responsable de 15% des morts des moins de 5 ans. En outre, l’Unicef confirme que la pollution augmente le risque de naissances prématurées. (Rentsendorj Bazarsukh/REUTERS)
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