Thaïlande : après la faillite d'un sous-traitant de Victoria's Secret, 1 200 ouvrières obtiennent 8,3 millions de dollars d'indemnités
Cet accord est le plus important jamais conclu par une usine de confection au titre du non-paiement du travail effectué, selon une association internationale de défense des droits des travailleurs.
Une victoire pour les travailleuses. Plus d'un millier d'ouvrières thaïlandaises d'une usine de soutiens-gorge qui fournissait la marque américaine de lingerie Victoria's Secret, licenciées il y a plus d'un an, ont reçu une indemnité totale de 8,3 millions de dollars (7,3 millions d'euros), ont annoncé samedi 28 mai des défenseurs des droits des travailleurs.
Brilliant Alliance Thai avait fermé en mars 2021 son usine de Samut Prakan, au sud de Bangkok, après avoir fait faillite. Mais les 1 250 ouvriers licenciés, dont beaucoup travaillaient dans l'usine depuis plus de dix ans, n'avaient pas reçu les indemnités de licenciement prévues par la loi thaïlandaise. "Nous regrettons que [Brilliant Alliance Thai] n'ait pas été en mesure de régler cette affaire tout seul. Pour s'assurer que les travailleurs reçoivent la totalité des indemnités de départ qui leur sont dues, Victoria's Secret a accepté d'avancer les fonds aux propriétaires de l'usine", a déclaré Victoria's Secret dans un communiqué.
Un an de manifestations
Cet accord est le plus important jamais conclu par une usine de confection au titre du non-paiement du travail effectué, selon l'association internationale de défense des droits des travailleurs Solidarity Center. Depuis un an, ces travailleuses licenciées et les représentants syndicaux thaïlandais manifestaient devant le siège du gouvernement à Bangkok pour obtenir les indemnités dues.
Selon un rapport (PDF en anglais) datant d'avril 2021 du groupe de défense des ouvriers Worker Rights Consortium, des cas similaires de non-paiement de salaires après licenciement ont été enregistrés dans 31 usines de confection dans neuf pays. Le directeur exécutif du groupe de défense a estimé que ces cas n'étaient que le "sommet de l'iceberg" et que ce problème avait explosé durant la pandémie, en raison d'une baisse des commandes de vêtements.
Il a estimé que quelque 500 millions de dollars étaient encore dus aux ouvriers du secteur de l'habillement du monde entier à la suite de fermetures d'usines et d'indemnités de licenciement non payées.
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