Tibet : situation de plus en plus tendue à Lhassa
Les moines manifestent quotidiennement depuis le début de la semaine, pour marquer le 49ème anniversaire du soulèvement de Lhassa, qui avait abouti à l'exil du Dalaï Lama. A cinq mois des JO de Pékin, les Tibétains rappellent aux dirigeants chinois leur volonté d'indépendance.
_ Cette fois, même l'agence officielle Chine Nouvelle confirme l'existence de troubles dans la capitale tibétaine : ce matin, plusieurs incendies ont été volontairement déclenchés dans le coeur historique de Lhassa, à proximité du monastère du Jokhang. Ces incendies auraient fait des blessés.
Et même des morts, selon des témoins anonymes. Radio Free Asia fait état d'au moins deux victimes. La radio, basée aux Etats-Unis, a diffusé un témoignage racontant des manifestants qui saccagent les magains chinois, et la police qui tire sur la foule à balles réelles.
Les touristes étrangers décrivent une ville bouclée par les militaires et les policiers : tous les monastères sont restés fermés, de même que les bars et restaurants. Des coups de feu ont été entendus.
Le dalaï-lama, le chef spirituel de la communauté tibétaine, s'est dit “profondément inquiet” face à la tournure que prennent les événements, et a appelé Pékin à cesser de recourir à la force. “Ces manifestations, poursuit-il dans un communiqué, sont une manifestation du profond ressentiment du peuple tibétain face à l'administration actuelle.”
Les pays de l'Union Européenne, réunis à Bruxelles, appellent la Chine à faire preuve de "retenue" au Tibet.
Une manifestation a également eu lieu ce matin dans la région voisine du Gansu (nord-ouest de la Chine), où vit une minorité tibétaine. Les 200 manifestants, emmenés par des moines bouddhistes, ont été dispersés par les policiers anti-émeutes.
Ces incidents interviennent à la veille d'un important rendez-vous politique à Pékin, où le Parlement doit confirmer un nouveau mandat de président pour Hu Jintao. Ce dernier était à la tête du Tibet en 1989, lors des précédentes grandes manifestations. Pékin accuse le Dalaï Lama d'être à l'origine de ce mouvement de protestation.
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