Au Québec, le gouvernement veut mettre fin au conflit étudiant avec une loi spéciale
Le Premier ministre
québécois Jean Charest a décidé de mettre fin au conflit étudiant par la
manière forte. Le gouvernement envisage de faire adopter une loi spéciale
visant à briser la grève qui a débuté au mois de février. Les étudiants
protestent depuis plus de trois mois contre la hausse des frais de scolarité.
Le projet de loi spéciale,
dévoilé hier soir, prévoit notamment une forte restriction du droit de
manifester et de lourdes amendes pour les organisateurs de piquets de grève. Elles
peuvent aller jusqu'à 5.000 dollars pour les particuliers et 125.000 dollars
pour les associations d'étudiants.
La loi, qui a de bonnes
chances d'être adoptée, a immédiatement suscité la colère des représentants
étudiants. Pour Léo Bureau-Blouin, le président de la FECQ (Fédération étudiante collégiale du Québec)
"Cette loi est, et de
loin, pire que l'augmentation des droits de scolarité."
Un autre
syndicat, plus radical, la CLASSE affirme de son côté que le texte est "anticonstitutionnel" et a appelé à la "désobéissance civile" .
Autre
conséquence de ce projet de loi spéciale, il a soudé les représentants des
étudiants et plusieurs personnalités politiques d'opposition. Les professeurs sont également entrés dans le conflit
estimant que cette loi spéciale "ne fera qu'envenimer le conflit" .
Tous
appellent le gouvernement libéral à reprendre les discussions, ce que refuse le Premier
ministre Jean Charest. Selon lui, la position des étudiants s'est durcie. Lors d'une conférence de presse
il a d'ailleurs martelé :
"Le gouvernement assume ses responsabilités, c'est ce
qu'attendent les citoyens."
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