Au Québec, les négociations échouent, les manifestations rassemblent
"Évidemment, nous sommes déçus." La phrase est de Jean Charest, le très contesté Premier ministre de la province, mais elle résume tout aussi bien l'état d'esprit des étudiants. Tous se sont séparés sur un constat d'échec hier : les négociations, "bien que constructives" , ont encore une fois mené à une impasse. "Un fossé important sépare le gouvernement des associations d'étudiants" , regrette le chef du gouvernement.
Les discussions ayant échoué à Québec, ce sont les casseroles qui ont repris le flambeau à Montréal. Plusieurs milliers de personnes ont à nouveau manifesté dans la soirée, dans le calme mais avec une détermination intacte. Une manifestation illégale selon la fameuse loi spéciale 78, mais qui a rassemblé près de 2.000 personnes dès son départ en centre-ville. Deux autres cortèges l'ont rejointe en début de soirée. Au total ce sont environ 10.000 manifestants qui ont défilé. Trois ont été arrêtés ; on est loin des 700 interpellations effectuées en une seule nuit, la semaine dernière.
Climat plus tendu à Québec
À Québec, le lieu des négociations, c'est l'exaspération qui domine. Les manifestations n'ont pas été aussi calmes qu'à Montréal : un journaliste local parle de "plusieurs arrestations" , mais la police n'a toujours pas communiqué de bilan officiel. Lui-même a été frappé par des policiers, lors d'une charge contre les manifestants.
155.000 étudiants québécois (plus du tiers des effectifs) sont toujours en grève illimitée, quatre mois après le début du mouvement. Le porte-parole du syndicat étudiant la Classe appelle à une grande manifestation demain à Montréal. Le Premier ministre réclame, lui, un retour au calme. Toujours inconciliables.
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