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Ben Laden a peut-être été débusqué grâce à ses "courriers", ses messagers chargés de faire entendre sa voix

Vivant dans la clandestinité et proférant publiquement ses menaces, il dépendait de personnes physiques préposées à l'acheminement des messages du fondateur d'Al Qaïda.
Article rédigé par Hervé Brusini
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Une image d'une vidéo diffusée par Al Qaïda le 21 janvier 2011 (AFP / SITE Institute)

Vivant dans la clandestinité et proférant publiquement ses menaces, il dépendait de personnes physiques préposées à l'acheminement des messages du fondateur d'Al Qaïda.

Depuis plusieurs années, les messages vidéo dans un premier temps puis audio, ont été les seuls moyens de faire entendre sa voix pour Oussama Ben Laden. Car on ne peut être la figure de proue du groupe terroriste le plus connu au monde sans occuper le terrain médiatique ; tel est le paradoxe : vivre dans la clandestinité et dans le même temps publiquement proférer ses menaces surtout quand poser des bombes semble plus difficile qu"auparavant.

Des personnes physiques étaient donc préposées à l"acheminement des messages du fondateur d"Al Qaïda. Des personnes, arrêtées pour certaines d"entre elles par les Services américains. Suivre ce qu"on appelle "le ou les courriers" devenait alors une voie possible pour débusquer celui qui demeurait introuvable. De fait, pour les spécialistes, y compris français, l"idée tombait sous le sens, encore fallait il la mettre en œuvre. Elle devenait même une option privilégiée puisque, si l"on en croit certaines sources crédibles, les Français ont tenu Ben Laden dans leur viseur. Mais la procédure du "permis de tuer" prit trop de temps pour être exécutée en temps et en heure.

Selon Bill Dedman, journaliste à MSNBC et prix Pulitzer 1989, la surveillance méthodique des messagers d"Al Qaïda a permis de localiser Oussama Ben Laden à une centaine de kilomètres au nord d"Islamabad au Pakistan. Ironie de la circonstance, celui qu"on croyait un maître de l"internet ne semblait posséder dans sa résidence fortifiée ni téléphone ni ordinateur. Il devait probablement s"en méfier.

La traque de Ben Laden aura donc trouvé son imparable vecteur avec une autre traque, celle des hommes chargés de porter "sa parole". A en croire notre confrère américain et la confirmation de ses écrits par des spécialistes français, la filature aura duré près de 5ans. Une maison fut repérée. Sa construction sans fenêtre vers l"extérieur, ses hauts murs à différents étages, tout cela ne manqua pas d"attirer l"attention des américains. L"homme tant recherché vivait bien là. Le messager a priori dévoué à son maître avait conduit ses pires ennemis jusqu"à lui. La communication, si chère à l"icône du terrorisme, allait le tuer.

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