Birmanie : un nouveau bilan fait état d'au moins 145 morts après le passage du cyclone Mocha
Un lourd bilan humain. Le cyclone Mocha a fait au moins 145 morts en Birmanie, en grande majorité des Rohingyas, a annoncé vendredi 19 mai la junte au pouvoir. Avec des vents soufflant jusqu'à 195 km/h, Mocha s'est abattu dimanche entre Sittwe, capitale de l'Etat de Rakhine en Birmanie, et Cox's Bazar, au Bangladesh voisin.
Dans le détail, "quatre soldats, 24 habitants et 117 [Rohingyas] ont été tués dans la tempête", a déclaré l'équipe d'information de la junte. La tempête la plus violente dans la région depuis plus de dix ans a ravagé des villages, déraciné des arbres et coupé les communications dans une grande partie de l'Etat de Rakhine, où des centaines de milliers de Rohingyas vivent dans des camps de déplacés.
Un chef de village rohingya a assuré à l'AFP que plus d'une centaine de personnes étaient portées disparues dans sa seule municipalité à la suite du cyclone. Un autre chef de village, près de Sittwe, a lui affirmé qu'au moins 105 Rohingyas étaient morts dans les environs de la ville, et que le décompte n'était pas terminé.
"Au moins 800 000 personnes" ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence
Dans son communiqué, la junte rapporte que plusieurs médias ont relayé des informations selon lesquelles 400 Rohingyas étaient morts dans le cyclone. Elle avance que ce bilan est "faux", et qu'elle prendra des mesures à l'encontre des organes de presse qui les ont publiées. Depuis son coup d'Etat, il y a plus de deux ans, la junte a arrêté des dizaines de journalistes et fermé les médias jugés critiques à l'égard de son régime.
"Au moins 800 000 personnes sur le trajet du cyclone ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence" en Birmanie, a de son côté alerté le Programme alimentaire mondial pour l'Asie et le Pacifique. Au Bangladesh voisin, des responsables ont déclaré à l'AFP que personne n'avait péri dans le cyclone, qui est passé à proximité d'immenses camps de réfugiés abritant près d'un million de Rohingyas qui ont fui la répression militaire en Birmanie en 2017.
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