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BP a annoncé mercredi que Robert Dudley remplaçait Tony Hayward à la tête des opérations contre la marée noire

Le directeur général Tony Hayward a été très critiqué pour ses maladresses en matière de communication autour de la crise.Robert Dudley "a été nommé avec effet immédiat président-directeur général de l'Organisation de restauration de la côte du Golfe du Mexique", un service créé par BP à la suite de la marée noire qui a frappé le Golfe du Mexique.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le directeur général de BP, Tony Hayward, devant le Congrès des Etats-Unis le 17 juin 2010 (AFP - Chris KLEPONIS)

Le directeur général Tony Hayward a été très critiqué pour ses maladresses en matière de communication autour de la crise.

Robert Dudley "a été nommé avec effet immédiat président-directeur général de l'Organisation de restauration de la côte du Golfe du Mexique", un service créé par BP à la suite de la marée noire qui a frappé le Golfe du Mexique.

Il est également chargé de "gérer l'ensemble des aspects de la réponse à l'incident de
la plateforme Deepwater Horizon, et de la marée noire du Golfe du Mexique", a
indiqué BP, le groupe pétrolier impliqué dans l'explosion en avril d'une plate-forme qui a provoqué la catastrophe écologique.

Robert Dudley devra s'assurer "que BP remplira ses promesses aux habitants de la
côte, et poursuivra ses efforts pour restaurer l'environnement local", a ajouté le groupe. Ses attributions incluent la supervision de toutes les activités de nettoyage de la côte, la coordination avec les autorités locales et nationales, la mise en place du compte sous séquestre doté de 20 milliards de dollars créé pour indemniser les victimes de la catastrophe, et l'évaluation de l'impact environnemental de la marée noire.

Il devra également veiller à "informer le public des activités de BP" pour nettoyer et limiter les effets de la marée noire, a poursuivi le groupe pétrolier, alors que Tony Hayward avait été pourfendu pour ses maladresses en matière de communication autour de la crise.

En revanche, la division exploration et production du groupe pétrolier conservera la responsabilité des opérations techniques visant à boucher le puits à l'origine de la marée noire, et à contenir en attendant l'épanchement de pétrole dans l'océan.

Le président de BP, Carl-Henric Svanberg, avait annoncé vendredi 18 juin que Tony Hayward, étrillé aux Etats-Unis pour sa gestion de la crise, laisserait prochainement à Bob Dudley la direction des opérations du groupe contre la marée noire.

Hayward: la gaffe de trop
La participation de Tony Hayward à une régate de yachts de luxe samedi sur l'île de Wight a aggravé la polémique. Les images des superbes voiliers croisant au large de la côte méridionale de la Grande-Bretagne à l'occasion de la course "JP Morgan Asset Management Round The Island" ont tourné en boucle dimanche matin sur les télévisions américaines...

Le directeur général du géant pétrolier britannique était présent samedi, en famille, pour soutenir le yacht "Bob", d'une valeur de 300.000 euros, dont il partage la propriété avec deux autres personnes. Mais l'escapade passe mal outre-Atlantique, deux mois après le début de la marée noire, alors que chaque journée apporte de nouvelles images d'oiseaux englués ou de plages souillées par les millions de litres de pétrole déversés dans le golfe du Mexique.

"Cela fait partie d'une longue série d'erreurs et de bourdes de communication", a lancé le secrétaire général de la Maison Blanche Rahm Emanuel dans une interview à la chaîne américaine ABC diffusée dimanche. "Je pense que nous pouvons tous conclure que Tony Hayward ne commencera pas une seconde carrière dans le conseil en relations publiques", a ironisé le haut responsable américain. "C'est une grave erreur", a-t-il insisté, adressant une nouvelle pique au directeur général du groupe britannique: "Pour citer Tony Hayward, il a retrouvé sa vie d'avant."

Auteur de plusieurs maladresses de communication, Tony Hayward a notamment déclaré à propos de la catastrophe: "Il n'y a personne qui veuille plus que moi que tout cela se termine, je veux retrouver ma vie d'avant". BP a aussitôt envoyé ses porte-parole au front pour tenter d'éteindre l'incendie. "Peu importe où il est, il est toujours en contact avec ce qui se passe" sur la marée noire, a dit l'un d'eux. Il s'agit d'ailleurs de son "premier jour chômé" depuis le début de la catastrophe, a souligné un autre.

En vain: bien au-delà de la Maison Blanche, les critiques ont fusé de toute part. Pour Greenpeace, l'attitude de Tony Hayward "met du sel dans les blessures" des victimes de la marée noire, tandis que le New York Times soulignait dimanche que Tony Hayward avait "déclenché une nouvelle controverse".

"Le point culminant de l'arrogance", a même lâché le sénateur républicain Richard Shelby de l'Alabama, un des Etats touchés par la marée noire. "Le yacht devrait plutôt être là en train de ramasser et de nettoyer le pétrole", a-t-il dit sur la chaîne Fox News.

Levée de fonds
Le groupe pétrolier britannique BP a l'intention de lever 50 milliards de dollars (40,4 milliards d'euros) pour couvrir les coûts de la marée noire, a rapporté le Sunday Times sans citer de sources. Selon le journal, la major a l'intention de lever dix milliards de dollars par le biais de l'émission d'obligations, 20 milliards de dollars auprès des banques et 20 milliards de dollars par le biais de la vente d'actifs au cours des deux années à venir.

BP avait annoncé en cours de semaine qu'il suspendait le versement de dividendes et qu'il allait accroître le rythme des cessions d'actifs pour les porter à dix milliards de dollars cette année.

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