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Brésil: des Jeux Paralympiques au rabais faute de moyens

Trois semaines après la fin des Jeux Olympiques de Rio, les Jeux Paralympiques se déroulent du 7 au 18 septembre 2016. Un défi pour le Brésil accusé d'avoir négligé ces épreuves paralympiques pour s’assurer du succès des JO. Le résultat : à la veille des premières compétitions, plus d’un million de billets n’ont toujours pas été vendus.
Article rédigé par Marc Taubert
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Sur cette photo, le judoka brésilien Rafaela Silva, qui a gagné une médaille d'or aux JO de Rio, reçoit la flamme olympique de l'écrivain brésilien, Thomas Magalhaes, devant la statue du Christ Rédempteur, à Rio, le 6 septembre 2016. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

«Les pires jeux de l’Histoire» titrait l’Express en août 2016, pour les Jeux Olympiques de Rio 2016. Désormais, les athlètes craignent la même chose pour les Jeux Paralympiques.
Car pour sauver l’événement, le comité d’organisation a détourné des fonds destinés aux Paralympiques pour permettre la réalisation de travaux dans le village olympique ou le nettoyage de piscines devenues vertes.
 
Une manne financière estimée tout de même à 7 millions d’euros qui met en danger la venue de nombreuses délégations. Or, la faible vente de tickets et le manque de sponsors mettent en suspens la venue d’une partie des athlètes. Ils sont 4300 sportifs de 161 nations invités à Rio, dont 126 Français.
 
Ainsi, entre 40 et 60 délégations venant de pays pauvres sont menacées de ne pas pouvoir y participer. La ville de Rio a offert de débourser 150 millions de réais (42,4 millions d'euros) et le gouvernement brésilien a proposé 100 millions de réais (27,4 millions d'euros) supplémentaires via des parrainages d'entreprises publiques pour les faire venir.
 
Une somme qui risque bien d’être insuffisante selon le président du Comité international paralympique (IPC). Ce dernier a dénoncé une «situation inédite» et annoncé des coupes budgétaires: cérémonies d'ouverture et de clôture plus modestes, services de transports réduits ou encore installations mutualisées pour diminuer les frais de fonctionnement.
 
Sur cette photo, l'athlète brésilien, Caio Ribeiro, en séance d'entraînement, le 21 juin 2016. (REUTERS / Sergio Moraes)

Crise économique et politique
Mercredi 31 août 2016, Dilma Rousseff était destituée après six jours de procès. Elle a été reconnue coupable par le Sénat de maquillage de comptes publics. Ecartée du pouvoir, elle a été remplacée par le vice-président Michel Temer.
 
Si cette crise politique était attendue, elle n’en reste pas moins un événement dont se serait bien passé le Comité International Olympique (CIO) et qui a installé un climat délétère au Brésil.
 
Un climat auquel s’ajoute des arrêts de travail et manifestations fréquentes. Les employés de banque ont par exemple annoncé une grève générale illimitée (pour demander une hausse de leur salaire) à la veille de la cérémonie d’ouverture des Paralympiques.
 
Une situation pas anecdotique au vu de l’importance du secteur et de leur nombre: ils sont 500.000 à faire partie du mouvement.
 
Beaucoup doutent donc de la réussite de ces Jeux Paralympiques, et surtout de l’affluence des spectateurs. Pour les JO, beaucoup de tribunes sont restées désespérément vides. A Londres, en 2012, elles étaient presque pleines, y compris pour les Paralympiques, alors qu’habituellement, les visiteurs s’y pressent généralement moins. Un exploit qui ne risque pas d’être reproduit par le Brésil.

L'ancienne chef de l'Etat, Dilma Rousseff, à la sortie de la résidence présidentielle, le palais Alvorada, après le vote du Sénat qui l'a exclue du pouvoir. (REUTERS / Adriano Machado)

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