Brésil : tollé après l'autorisation de "thérapies de conversion" pour les homosexuels
En autorisant les psychologues à proposer des "thérapies de conversion" aux homosexuels, la justice fédérale brésilienne a provoqué une forte polémique entre défenseurs des droits LGBT et conservateurs.
C'est un nouvel exemple du virage très conservateur que prend le Brésil depuis près d’un an : la justice vient d’autoriser les psychologues à proposer des "thérapies de réorientation sexuelle" aux homosexuels.
La décision du juge Waldemar de Carvalho est très claire, même s’il prend des précautions dans la tournure : il considère qu’on ne peut pas empêcher les psychologues de proposer ces thérapies aux homosexuels qui le désirent.
Un effet désastreux sur la santé psychique
Le juge répondait là à une demande de certains psychologues qui souhaitent appliquer ces thérapies que le Brésil avait pourtant interdites en 1999 pour leur effet désastreux sur la santé psychique des patients.
Le juge va à l'encontre des avis du conseil national de psychologie et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a retiré l’homosexualité de la liste des maladies en 1990. Le conseil national de la psychologie va faire appel de cette décision, considérant qu'elle viole les Droits de l’homme et ramène le Brésil au Moyen-Âge. Selon lui, ce sont très souvent des parents qui poussent leurs enfants homosexuels vers ces thérapies, et non les patients eux-mêmes.
Des manifestations prévues samedi
Cette décision de la justice fédérale provoque une forte polémique entre défenseurs des droits LGBT et conservateurs. Dans les grandes villes du pays, des manifestations contre cette décision judiciaire sont prévues samedi 23 septembre.
Sur Twitter, le mot-dièse #curagay est largement utilisé depuis la décision du juge Waldemar de Carvalho pour dénoncer cette autorisation. Sur Instagram, Ivete Sangolo, l'une des plus célèbres chanteuses brésiliennes, a écrit : “Les malades sont ceux qui croient en cette grande absurdité".
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