Conflit Iran-Etats-Unis : Washington détaille ses nouvelles sanctions contre Téhéran et refuse de retirer ses troupes d'Irak
Les Etats-Unis ont également estimé que le Boeing ukrainien qui s'est écrasé mercredi avait "probablement" été abattu par un missile iranien. L'Ukraine a annoncé avoir eu accès aux boîtes noires de l'appareil.
Ce qu'il faut savoir
Une semaine après la mort du général iranien Qassem Soleimani dans une frappe américaine, et deux jours après la riposte de Téhéran visant des soldats américains en Irak, les Etats-Unis ont détaillé, vendredi 10 janvier, les nouvelles sanctions économiques visant l'Iran que Donald Trump avait promises. Elles visent huit haut responsables de la République islamique, ainsi que les plus grands fabricants d'acier, d'aluminium, de cuivre et de fer du pays.
Par ailleurs, le département d'Etat américain a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de "discuter d'un retrait des troupes" américaines en Irak, malgré la demande du Premier ministre irakien et le vote du Parlement local.
L'Ukraine a eu accès aux boîtes noires du Boeing ukrainien qui s'est écrasé près de Téhéran jeudi. Plus tôt, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dit avoir reçu des "données importantes" des Etats-Unis. Les autorités iraniennes ont annoncé qu'une équipe de dix Canadiens était en route vers l'Iran pour "s'occuper des affaires relatives aux victimes canadiennes de ce malheureux accident".
Le monde accuse un missile iranien du crash, Téhéran dément. Après le Canadien Justin Trudeau, c'est le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo qui a affirmé que l'avion avait "probablement" été abattu par un missile iranien. L'Union européenne, elle, réclame une enquête "crédible et indépendante". L'Iran le dément fermement : "une chose est sûre : cet avion n'a pas été touché par un missile", a déclaré vendredi matin le président de l'Organisation de l'aviation civile iranienne.
La France volontaire pour aider l'enquête. "La France est disponible pour contribuer à l'expertise nécessaire" dans l'enquête sur le crash, a indiqué le ministre des Affaires étrangères sur RTL, tout en précisant qu'elle n'avait pas "pour l'instant" été sollicitée par les autorités iraniennes. Jean-Yves Le Drian a par ailleurs refusé de tirer des conclusions sur les origines du crash.
Berlin ne veut pas abandonner l'accord sur le nucléaire. Dans une allocution mercredi, Donald Trump appelait les pays toujours membres de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien à abandonner ce texte, pour élaborer un nouvel accord plus contraignant pour l'Iran. "Notre objectif est de sauver l'accord", a répondu vendredi le ministère allemand des Affaires étrangères. "Nous restons convaincus que c'est le bon instrument pour empêcher l'Iran de se doter d'une éventuelle arme nucléaire".
Les éclairages d'un chercheur. Le chercheur Thierry Coville, spécialiste de l'Iran à l'Iris, a répondu dans notre direct aux questions de nos lecteurs sur la crise entre l'Iran et les Etats-Unis. Nous avons résumé ses réponses dans un article.