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Centrafrique : cris de joie à l'arrivée des soldats français

Les soldats français ont été accueillis ce samedi à Bouar, dans l'Ouest de la Centrafrique sous des "Entrez comme chez vous" ou encore, "Libérateurs ! Libérateurs !". Par ailleurs, François Hollande a annoncé que le nombre de soldats français envoyés dans le pays allait passer à 1.600 ce samedi. Il a également estimé qu'il fallait organiser des élections "le plus vite possible".
Article rédigé par franceinfo
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Franceinfo (Franceinfo)

"Merci, merci, merci ", ont crié des
milliers de Centrafricains ce samedi, à l'arrivée des soldats français dans l'Ouest
du pays, à Bouar. "Entrez comme chez vous ", a lancé un homme. Soldats centrafricaine, gendarmes et policiers se sont mis au
garde à vous. "Libérateurs, libérateurs ", scandent d'autres, le poing
levé au passage du convoi dans les rues d'abord goudronnées puis en terre de
Bouar, ancienne ville d'une base militaire française, dont la plupart des
immeubles officiels sont délabrés.

"Les rues étaient saturées (...) toute la population (de Bouar) acclamait les Français" raconte un témoin.

Le long de la route, les soldats ont
croisé beaucoup de chrétiens qui espèrent que leur arrivée va faire cesser les
exactions dont ils accusent les ex-rebelles de la Séléka. "Tout le monde était là debout, criait 'Vive la France'. C'était vraiment un soulagement pour la population de Bouar ", raconte Issa Victor, un informaticien de la ville.

1.600 soldats
français mais pas plus

Dans sa courte allocution
jeudi soir
, François Hollande avait annoncé que le nombre de
militaires français en Centrafrique (600 à ce moment là), allait doubler
rapidement.

L'objectif a été atteint ce samedi, plus tôt de prévu, et sera même dépassé. "Nous avons 24
heures d'avance sur le déploiement de l'ensemble de notre format
Sangaris
", le nom de l'opération française en Centrafrique, a souligné un
responsable de la Défense.1.200 soldats sont désormais présents, soit
cinq compagnies de combat. Elles disposent de quatre hélicoptères. Les premiers
renforts étaient arrivés vendredi. 

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En clôture du sommet franco-africain samedi après-midi,
François Hollande a annoncé que de nouveaux contingents allaient renforcer la
présence française. Ils seront "1.600 soldats au total samedi dans le
pays
" a déclaré le président français. Les
soldats français devront "désarmer toutes les milices et groupes
armés
" afin de "retrouver la stabilité, et permettre le moment venu
des élections libres et 
pluralistes ", a encore dit le chef
de l'Etat. L'intervention sera "rapide, efficace " et sera financé par l'Europe à hauteur de 50 millions d'euros.

"Je me suis engagé pour former 20.000 soldats par an en Afrique" (François Hollande)

L'Union africaine a décidé quant à elle de porter à 6.000 hommes sa force multinationale d'interposition. Dans une interview diffusée par France 24 et RFI, le président français a également expliqué que la France et l'Europe allait financer et former 20.000 soldats par an en Afrique. Ils formeraient la nouvelle "force d'action rapide africaine" qui "pourrait intervenir dans les conflits les plus graves ".

"On ne peut pas laisser en place un président qui n'a rien pu faire, voire même, a laissé faire" (François Hollande) 

François Hollande est également revenu samedi soir sur les reponsabilités de la situation en Centrafrique. "Je ne veux pas individualiser la responsabilité, mais on ne peut pas laisser en place un président qui n'a rien pu faire, voire même, a laissé faire ".

Le président français dit avoir parlé avec le Premier ministre centrafricain, issu d'une "coalition de forces qui n'existe plus ". L'idée est d'aller le plus vite possible vers des élections "avant 2015 ".  

Les forces françaises hors de
Bangui

Selon l'état-major, la densité des patrouilles
françaises, à pied ou motorisées, a été multipliée par trois ces dernières
heures sur les principaux axes, mais aussi des voies secondaires de la capitalen
Bangui. "Des patrouilles conjointes ont notamment été conduites avec des soldats
de la force africaine présente en Centrafrique
", a souligné le colonel Jaron. 

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Mais le conflit s'étend au-delà de Bangui, notamment
au nord, à Bossangoa.
Les forces se déploient également dans l'Ouest,
à partir du Cameroun. "Nous avons commencé à
nous déployer en-dehors de Bangui
", a précisé le colonel Gilles Jaron.
"Les moyens de combat prépositionnés au Cameroun ont franchi la frontière
et ont entamé des missions de reconnaissance vers l'Est.
"

 

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