Accusation de viols en Centrafrique : Ban Ki-moon renvoie le chef de la mission de l'ONU sur place
Selon un porte-parole de l'ONU, 57 allégations de fautes ont été proférées contre des casques bleus de la Minusca, dont 11 concernant potentiellement des cas d'abus sexuels sur des enfants.
Des enquêtes distinctes visent des casques bleus français, marocains ou encore burundais. Le chef de la mission de l'organisation des Nations Unies en Centrafrique (Minusca) a été renvoyé après une série d'accusations d'abus sexuels contre des enfants commis par des casques bleus, a annoncé son secrétaire général, Ban Ki-moon, mercredi 12 août.
L'annonce de la démission exigée du diplomate sénégalais Babacar Gaye, 64 ans, survient au lendemain de l'ouverture d'une enquête sur des accusations de viol contre une fillette et de l'homicide d'un adolescent de 16 ans et de son père qui auraient été commis par des casques bleus, au cours d'une opération armée à Bangui début août.
Ban Ki-moon veut envoyer "un message fort"
Le limogeage de Babacar Gaye est une décision "sans précédent", a fait savoir le porte-parole, prévenant que Ban Ki-moon s'apprêtait à "livrer un message fort" aux envoyés spéciaux des 16 missions de l'ONU durant une visioconférence prévue jeudi.
"Il m'est impossible de mettre en mot la colère, le tourment et la honte que je ressens après ces accusations récurrentes au fil des années d'exploitation sexuelle et d'abus commis par des forces onusiennes", a poursuivi Ban Ki-moon. "Je ne tolérerai aucun agissement de ceux qui remplacent la confiance par la peur (...) assez, c'est assez", a martelé le secrétaire général.
Plusieurs enquêtes visent des casques bleus
L'ouverture de cette nouvelle enquête fait suite à plusieurs cas similaires mettant en cause des casques bleus marocains et burundais. Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a indiqué que 57 allégations de fautes ont été proférées contre des casques bleus de la Minusca, dont 11 concernant potentiellement des cas d'abus sexuels sur des enfants.
Dans une affaire séparée, la France enquête sur des allégations d'abus sexuels commis sur des enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014. Ces accusations visent notamment 14 soldats français qui faisaient partie de l'opération Sangaris menée par la France et n'étaient pas sous le commandement de l'ONU.
Toutefois, l'ONU a aussi nommé une commission indépendante pour enquêter sur ce cas et plus précisément sur la façon dont les Nations unies ont géré l'affaire, après des critiques pointant du doigt la lenteur de sa réaction sur le dossier.
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