Centrafrique : des soldats français accusés d'avoir encouragé des actes zoophiles
L'ONU a reçu des informations indiquant que des soldats français de Sangaris auraient forcé, en 2014, des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux.
La France promet de faire "toute la lumière" sur les soupçons d'abus sexuels qui visent des soldats français de la mission Sangaris en Centrafrique. L'ONU enquête sur de nouvelles accusations "révoltantes" de sévices commis par ces soldats ainsi que par des Casques bleus. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, se dit "profondément choqué".
Des responsables de l'ONU ont pu interroger 108 victimes présumées d'abus sexuels, en "grande majorité" des mineures, a indiqué son porte-parole, Stéphane Dujarric. "Nous sommes confrontés au fait que des soldats envoyés pour protéger les habitants ont au contraire plongé au cœur des ténèbres", a-t-il déploré.
Des faits qui "n'ont pas été confirmés"
L'ONU a reçu des informations indiquant que des soldats français de Sangaris auraient forcé, en 2014, des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d'une petite somme d'argent, a indiqué à l'AFP un responsable des Nations unies à New York.
Selon l'ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier de l'ONU qu'elles avaient été déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris dans un camp puis forcées d'avoir des relations sexuelles avec un chien. Ces faits "n'ont pas été confirmés", a souligné Stéphane Dujarric.
Outre la France, la centaine d'allégations concerne les contingents burundais et gabonais de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), présents dans la région de Kémo entre 2013 et 2015.
Des accusations "particulièrement odieuses"
La France a envoyé sa force d'intervention Sangaris en Centrafrique en décembre 2013 pour stopper les massacres intracommunautaires. Ces soldats ne font pas partie des Casques bleus, mais le Conseil de sécurité de l'ONU les a chargés d'aider au rétablissement de la paix. La France, qui a mobilisé jusqu'à 2 500 soldats au plus fort des violences, compte encore 900 hommes en Centrafrique. La Minusca compte quelque 12 600 militaires et policiers.
Le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein, a déclaré prendre les dernières accusations, "dont certaines sont particulièrement odieuses, extrêmement au sérieux". "Aucun effort ne doit être ménagé" dans l'enquête des Nations unies, a-t-il dit.
Concernant les abus attribués aux soldats français, "il est clair que si les faits étaient établis, des sanctions disciplinaires exemplaires seraient prononcées, en complément de la réponse pénale", a assuré l'ambassadeur français aux Nations unies, François Delattre.
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