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Au casino, l’Asie joue et gagne gros
Publié le 01/06/2012 15:40
Mis à jour le 09/12/2016 15:38
Temps de lecture : 1min
Chaque année de plus en plus riche, le continent asiatique voit sa passion pour le jeu se confirmer.
Macao, l'ancienne colonie portugaise rétrocédée à Pékin en 1999, est le seul endroit en Chine à autoriser les jeux d'argent, principale ressource de son économie.
Mais Singapour, les Philippines et le Vietnam sont eux aussi décidés à obtenir une part du gâteau et construisent à leur tour des ensembles luxueux comprenant casinos, hôtels, restaurants et boutiques haut de gamme.
«La croissance des casinos n'est plus réservée à la Chine. C'est un phénomène asiatique» , assure Jonathan Galaviz, selon lequel le continent peut, dès 2012, devenir le premier marché mondial du jeu devant les Etats-Unis.
L'Océan, un des casinos du magnat du jeu, Stanley Ho. Sa façade est copiée sur celle du Centre national de natation de Pékin, le Cube.
En 2011, Stanley Ho, 89 ans, est au cœur d’un conflit familial. Il dépose une plainte pour empêcher que certains de ses 17 enfants revendiquent une part d’héritage de son empire estimé à 3,1 mds de dollars.
De 1962 à 2002, M. Ho avait le monopole des casinos. Mais en 2002, une nouvelle ère démarre dans le monde du jeu, quand Macao décide de s’ouvrir aux opérateurs étrangers. (REUTERS/Bobby Yip)
Les casinos locaux et étrangers à Macao.
En 2010, Macao devenue la capitale du jeu en Asie, réalise un chiffre d’affaires de 23,5 milliards de dollars, en hausse de 59% par rapport à 2009. Il est quatre fois supérieur à ceux de Las Vegas.
La même année, une étude publiée à l’occasion du Global Gaming Expo Asia annonçait qu’en 2012 l’Asie supplanterait les Etats-Unis dans le domaine des casinos. (REUTERS / Ho Dennis)
Le Resorts World de Sentosa, qui a coûté 5 milliards de dollars, abrite le casino construit par le groupe malaisien Genting.
Singapour a légalisé les jeux d’argent en 2005. En 2010, la construction de deux casinos y est réalisée dont celui de l’ile de Sentosa inauguré en février.
Au début, ils sont désignés comme Integrated Resorts (sites de loisirs intégrés) pour ne pas se mettre à dos les associations civiques ou religieuses, opposées aux projets. (AFP/Kevin Lim)
A l’entrée du casino du Resorts World de Sentosa.
«Dopé par les casinos, le tourisme est devenu un secteur essentiel de l'économie de Singapour». Il a bondi de 14,7% en 2010, souligne Jonathan Galaviz, expert de l'industrie des jeux à Las Vegas.
L’afflux des joueurs en a fait une des destinations touristiques les plus prisées d’Asie, avec 11,6 millions de touristes venus pour plus de la moitié de Chine, d'Australie ou d'Inde, mais aussi d'Indonésie et de Malaisie, où les casinos sont interdits. (REUTERS/Vivek Prakash)
Le Marina Bay Sands abrite 2.600 chambres d’hôtel, des salles de conférences, un musée, un centre commercial, un jardin suspendu et le casino.
Quelques mois plus tard, un géant américain construit le Las Vegas Sands, pour un montant de 5,5 milliards de dollars, dans le gratte-ciel futuriste Marina Bay Sands, véritable emblème du renouveau architectural de Singapour. (AFP/ ALPHONSUS CHERN)
Marina Bay, le cœur historique de Singapour, est la baie formée devant l'embouchure de la rivière Singapour.
En 2010, les deux casinos réalisent un chiffre d’affaires de 5,1 milliards de dollars.
Si Frank Fahrenkopf, président de l'Association américaine des jeux, annonce que ce chiffre pourrait atteindre 6,4 milliards en 2011, la société de consulting Pricewaterhouse Coopers Singapour table, elle, sur 8,3 milliards d'ici à 2014. (AFP/Alphonsus Chern)
Le Crown Casino, le long du fleuve Yarra au Vietnam.
Le Vietnam veut aussi profiter de la manne financière. En 2011, un casino est construit à l’intérieur du luxueux Silver Shores International Resort, un cinq étoiles de 160 millions de dollars en front de mer.
Mais dans ce pays encore très attaché aux valeurs communistes, les casinos sont appelés «clubs de jeux avec récompense». (AFP PHOTO / HOANG DINH Nam)
Le Club 99, un petit casino vietnamien.
L’ouverture au privé permettrait aux autorités municipales de Danang d’engranger l’équivalent de 100 000 dollars par mois.
Les Vietnamiens ou Thaïlandais, qui jouent dans les pays à la législation plus souple, permettent à des pays comme le Cambodge d’encaisser des dizaines de millions de dollars chaque année.
Un groupe canadien veut exploiter un complexe de plusieurs casinos et hôtels près de Ho Chi Minh-Ville, un projet de 4,2 milliards de dollars. (AFP PHOTO / HOANG DINH Nam)
Le Venetian à Macao, le plus grand casino du monde.
Au dernier Global Gaming Expo Asia, qui s’est tenu du 22 au 24 mai 2012, Macao a confirmé sa place de leader dans le monde.
Le ralentissement de la croissance en Chine (les joueurs chinois représentent 70% du chiffre d’affaire de Macao) n’a pas inquiété les managers. Les chiffres d’affaires des casinos de Macao ont battu leur record en 2011 : 26,27 milliards d'euros, en hausse de 42% par rapport à 2010. (AFP PHOTO / MIKE CLARKE)
Le Casino Wynn à Macao.
La dernière étude publiée par l'agence de notation Standard and Poor's met en garde contre un risque à moyen terme pour les groupes de casinos de la région Asie-Pacifique. Les milliards investis n’inquiètent toutefois pas les entrepreneurs.
Selon Aaron Fischer, analyste à la maison de courtage CLSA, «quand on se base sur ce qui s'est passé à Las Vegas, on voit que le secteur est dopé par l'offre», avec une hausse de la clientèle à chaque ouverture de casinos. (AFP/GARDEL Bertrand)
Fremont Street à Las Vegas, aux Etats-Unis.
Cette valse de milliers de millions dollars a eu pour effet d’attirer en Asie des tricheurs du monde entier qui maîtrisent les technologies les plus pointues.
A la différence des casinos américains, marqués par la crise financière de 2008, qui restent à la traîne dans ce domaine.
Douglas Florence, directeur d'une société de vidéo-sécurité, confie que «beaucoup de casinos de Las Vegas en sont encore aux cassettes de surveillance VHS». . (AFP/Ben Simmons)
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