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Chine : le "père" des bébés génétiquement modifiés condamné à 3 ans de prison

Le chercheur a également été condamné à une amende de 3 millions de yuans (384 000 euros).

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le chercheur chinois He Jiankui, le 28 novembre 2018 à Hong Kong. (ANTHONY WALLACE / AFP)

Le chercheur chinois qui avait provoqué l'an dernier une onde de choc planétaire en mettant au monde les premiers bébés génétiquement modifiés a été condamné à trois ans de prison, lundi 30 décembre. Le chercheur He Jiankui avait annoncé en novembre 2018 être parvenu à mettre au monde Lulu et Nana, des jumelles à l'ADN modifié pour les rendre résistantes au VIH, dont était infecté leur père. Lors d'une conférence de presse quelques jours plus tard à Hong Kong, il s'était dit "fier" du fruit de ses recherches.

Lorsque l'affaire avait éclaté, la Chine avait été mise en cause pour avoir laissé se développer des recherches sans supervision. Le pays ne disposait pas alors de loi dans ce domaine : une brève réglementation du ministère de la Santé, datant de 2003, interdisait bien la manipulation génétique d'embryons, mais ne prévoyait aucune peine pour les contrevenants. Le gouvernement chinois, accusé de laxisme, avait finalement ordonné la suspension des recherches et placé le scientifique sous enquête policière.

Un troisième bébé à l'ADN modifié est né

Lundi, He Jiankui a été condamné pour "avoir illégalement procédé à la manipulation génétique d'embryons à des fins de reproduction", précise l'agence Chine nouvelle. Le chercheur a également été condamné à une amende de trois millions de yuans (384 000 euros). Deux autres personnes ont également été condamnées : un dénommé Zhang Renli a écopé de deux ans de prison et d'une amende d'un million de yuans et Qin Jinzhou d'un an et demi de prison avec sursis et d'une amende de 500 000 yuans. Tous deux appartiennent à "des instituts médicaux de la province du Guangdong".

L'agence de presse officielle ajoute qu'au total trois bébés génétiquement modifiés sont nés à la suite de ces recherches. Les autorités chinoises avaient confirmé en janvier 2019 qu'une deuxième femme était enceinte d'un enfant à l'ADN modifié, mais la naissance du bébé n'avait pas été confirmée.

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