"Aucun espoir d'acheter, aucun espoir de se marier" : le logement, symbole de la fracture sociale à Hong-Kong
Le gouvernement hongkongais espère régler la crise qui dure depuis près de six mois avec un plan social qui arrive bien tard.
La constestation sociale à Hong-Kong, qui a débuté en juin dernier avec le rejet d'un projet de loi sur les extraditions, a depuis considérablement élargi ses revendications. Sont notamment pointées les inégalités, déjà dénoncées en 2014 lors du mouvement des parapluies, notamment dans le secteur du logement.
Se loger est en effet le cauchemar de beaucoup de Hongkongais qui s’entassent dans des logements minuscules et très chers. Les jeunes sont particulièrement affectés, car sans logement, ils ont du mal à construire leur vie d'adulte. "Si tu achètes un appartement, tu vas payer cinq millions de dollars de Hong-Kong, 580 000 euros, pour un tout petit truc !, explique un jeune Hongkongais. "Aucun espoir d'acheter, aucun espoir de se marier".
Près de 280 000 m2 pour le logement social
Sous la pression de Pékin, l’un des plus gros promoteurs immobiliers de Hong-Kong a annoncé qu’il cédait 279 000 mètres carrés de ses terres agricoles pour le logement social. Mais le gouvernement local a trop tardé, juge un patron : "Je pense que le gouvernement n'a pas fait assez pour permettre l'accès à la propriété pour les jeunes et ceux qui ne peuvent pas acheter des appartements chers".
Dans la crise politique que connaît Hong-Kong, ce mécontentement social ne doit pas être sous-estimé, selon l'économiste Jean-Francois Huchet : "Il y a aussi des revendications par rapport à la grosse fracture sociale d'un système qui est quand même fondé sur les grandes familles qui contrôlent le foncier, qui contrôlent l'immobilier. Tout ça a été dénoncé depuis très très longtemps et s'exprime aujourd'hui de manière plus violente."
À l’immobilier, l’un des plus chers au monde, s’ajoute l'effondrement du commerce depuis le début de la crise. Des licenciements vont arriver dans les mois à venir, prévoit un expert.
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