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La Chine se lance dans la sécurité privée

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Chen Yongqing, ancien membre de l'Armée populaire de libération chinoise, a appris les techniques de protection rapprochée en Israël, le leader mondial dans ce domaine.

«Le marché pour les gardes du corps en Chine est immense, mais personne ne l'occupe… beaucoup d'hommes d'affaires chinois ont été blessés à l'étranger lors d'agressions», précise l’ancien militaire.
 
Celui-ci a créé la Genghis Security Advisor, une école privée pour former l'élite des gardes du corps à la protection des citoyens les plus riches.
 
Si le gouvernement autorise l’entreprise de sécurité à utiliser une partie des terrains militaires à Pékin, son lien avec elle s’arrête là.
 
La société de protection a déjà envoyé ses hommes aux Etats-Unis, en Europe ou en Amérique Latine.
 
Onze photos d’Ed Jone prises lors des séances d’entraînement, du 16 au 18 janvier 2013, illustrent ce propos.
 
 

A leur arrivée à la Genghis Security Advisor (GSA), les aspirants garde du corps sont pris en main par l’instructeur Marco Borges, un soldat portugais des forces spéciales.
 
«Il y a beaucoup de riches Chinois qui font des affaires en Europe, en Afrique, partout», explique Marco Borges. Avant d’ajouter : «Dans notre jargon, ils sont ce qu'on appelle des cibles molles».
 

  (AFP PHOTO / Ed Jone)
Si l’école est connue pour la rudesse de sa formation et la difficulté de ses entraînements, cela n’a pas dissuadé la jeune Wang Wenwen, 22 ans, de postuler.
 
«C'est une torture, mais je m'en sors. Etre une femme présente ses avantages: vos adversaires ne se méfient pas, vous pouvez prendre un stylo sur une table et leur planter dans le cou», dit-elle en montrant le geste. Une technique «très sûre», assure-t-elle.
 
Si les femmes sont autorisées au sein de l’établissement, elles restent malgré tout très minoritaires.  
 
 

  (AFP PHOTO / Ed Jone)
Lors d’une séance de tirs avec faux pistolets mais vrais coups. 
 
Avant de gifler à la volée plusieurs de ses hommes, sous les rires nerveux de leurs camarades, l’instructeur Marco Borges hurle «Fini les politesses... on est e-ffi-ca-ces !», immédiatement traduit en chinois.
 
 
 (AFP PHOTO / Ed Jone)
La GSA assure la protection des entreprises chinoises et de leurs ressortissants dans des pays en guerre ou aux régimes politiques fragiles.
 
«Nos missions principales se dérouleront à l'étranger, parce que, comme nos instructeurs nous l'ont appris, la situation y est bien plus instable qu'en Chine», déclare un stagiaire.
 
 (AFP PHOTO / Ed Jone)
La formation dure environ un mois. Les meilleurs partiront ensuite en Israël pour un véritable entraînement aux armes à feu.
 
Des ressortissants chinois ont été pris en otages ces dernières années au Pakistan, au Nigeria ou en Indonésie. Par ailleurs, en Afghanistan, les entreprises de prospection minière chinoises sont de plus en plus nombreuses, ce qui multiplie les risques.
 
 
 
 
 

  (AFP PHOTO / Ed Jone)
Devant un miroir de l’école, les élèves vérifient que leurs tenues sont impeccables avant de partir pour une nouvelle journée à l’extérieur du bâtiment.
 
 
 (AFP PHOTO / Ed Jone)
Qu'importe le froid glacial de l'hiver, les stagiaires, habillés d’uniformes sombres et de bottines noires, sont réveillés avant l’aube pour des exercices d’arts martiaux ou de close-combat.
 
Pour la plupart anciens membres de l'Armée populaire de libération, ils espèrent tous pouvoir intégrer la GSA à l’issue de leur formation.
 
 
 
 

 
  (AFP PHOTO / Ed Jone)
La silhouette impressionnante de l’ancien commando portugais donne les instructions du jour.
 
La GSA n'est pas la seule entreprise privée du genre dans l’ex-Empire du Milieu. En février 2012, des agents privés chinois sous contrat ont participé à la libération de 29 de leurs compatriotes enlevés par des rebelles au Soudan, selon le Wall Street Journal citant des militaires soudanais.
 
 
 
 (AFP PHOTO / Ed Jone)
Lors de l’affaire du Soudan, un haut conseiller du ministère des Affaires étrangères à Pékin avait déclaré que des entreprises de sécurité chinoises devraient être «autorisées à agir à l'étranger».
 
 
 (AFP PHOTO / Ed Jone)
Marco Borges réprimande un élève lors d’un exercice d’embuscade. 
 
Certains observateurs s’accordent à dire que la Chine doit créer l'équivalent d’entreprises comme Academi, une société militaire privée américaine, pour «assurer une sécurité armée dans les zones à haut risque pour les institutions et les entreprises (chinoises) à l'étranger».
 
Académi, anciennement nommé Blackwater, est à l'origine d’une controverse : elle est accusée d’avoir tué des civils irakiens et afghans.
 
 
 
 (AFP PHOTO / Ed Jone)
Les analystes soulignent que Pékin, farouche défenseur de la «non-ingérence», prend un risque en autorisant ce type d’entreprise. La Chine pourrait en effet se retrouver dans des situations embarrassantes si des opérations lancées par des sociétés de sécurité privées se terminaient mal.
 
 
 (AFP PHOTO / Ed Jone)

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