Qui est Dongfeng, la société qui devrait investir dans PSA ?
Rien n'est encore officiel sur la recapitalisation de PSA en France, mais le nom de Dongfeng est largement cité comme investisseur dans le groupe français. Si l'affaire se fait, ce serait plus qu'un symbole sur l'évolution du marché automobile dans le monde et l'apparition d'une marque chinoise en pole position.
Dongfeng (littéralement «Vent d’est») est pourtant un gros producteur. Le groupe produit environ un million de véhicules par an et emploie quelque 160.000 salariés. Pour 2016, le groupe chinois ambitionne de vendre trois millions de véhicules, dont un million sous sa propre marque. Dongfeng produit tout une gamme de véhicules légers, mais est aussi connu «pour ses semi-remorques bleus sillonnant les zones industrielles ou ses triporteurs surchargés reliant les villages. Dans le port de Qingdao, les cargos se remplissent de ses camions blancs ou kaki à destination de l’Afrique. Le groupe fabrique des véhicules frugaux, bon marché et faciles à réparer», explique le journal Usine nouvelle. Dengfeng produit aussi des instruments de chantiers avec sa filiale DFZ.
Dans sa stratégie de développement, le groupe chinois, qui appartient plus ou moins à l'Etat, a multiplié les partenariats avec des groupes étrangers, dont PSA. Ses chaînes de montage produisent ainsi des véhicules labélisés Nissan, Honda… ou des camions Volvo. Cela permet à la marque d'asseoir sa crédibilité et de développer sa technologie. Il produit même des voitures électriques, grâce à une joint-venture avec Nissan.
En échange, cela offre aux marques étrangères la possibilité d'accéder à l'immense marché chinois de l'automobile. Sur les neuf premiers mois de l’année, le nombre de véhicules vendus en Chine s’est établi à 15,88 millions d’unités (+12,7%). Les ventes de voitures particulières ont progressé de 21% en septembre 2013, à 1,6 million d’unités, et de 14% sur neuf mois, à 12,8 millions d’unités. Et cela n'est rien puisque des études montrent que les ventes devraient doubler d'ici 2019.
«Le marché automobile chinois équivaudrait ainsi à la fin de la décennie aux marchés américain et européen cumulés, selon le cabinet PricewaterhouseCooper. Cette bonne santé du marché chinois s’explique par le fait que les ménages chinois sont généralement peu endettés et par la hausse du salaire minimum dans le pays (+20% en deux ans). Pour améliorer leur compétitivité au niveau international, les constructeurs chinois s’associent donc à des partenaires étrangers, en fondant des coentreprises ou en acquérant des marques déjà installées, à l’instar de Geely qui a racheté Volvo», rappelle le site des constructeurs français.
Le taux d'équipement en Chine aujourd'hui est de 70 automobiles pour 1000 habitants (contre 600 en Europe et 800 aux Etats-Unis). D'après les projections des experts, ce taux devrait atteindre 150 pour 1000 en 2025, soit un marché de 40 millions de véhicules par an contre 20 aujourd'hui (14 millions en Europe, 12 millions aux Etats-Unis), précise La Tribune.
Donfeng va-t-il manger du lion
Dans les poids lourds, l'exemple de Volvo le montre. Volvo estime pouvoir détrôner Daimler de la place de numéro un mondial des poids lourds grâce à la mise sur pied d'une coentreprise en Chine avec Dongfeng. Un investissement qui lui permet d'avoir accès à un marché chinois où sa présence était jusqu'ici limitée.
Dans le cas de PSA, l'accord avec Dongfeng est déjà une importante source de revenus et aurait rapporté environ 100 millions d'euros, selon l'Expansion. En croquant le lion de Sochaux, le groupe chinois pourrait développer cette rentabilité puisque l'ambition du groupe Dongfeng est de devenir l'un des premiers constructeurs automobile «sur le marché intérieur chinois, mais aussi sur le marché mondial». Une chance pour Peugeot ?
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