Taïwan-Chine: un développement économique qui relance le débat politique
Lors de son second mandat Ma Yin-jeou, élu grâce à la partie de la population qui tire profit du commerce avec la Chine, va continuer à manœuvrer avec prudence face à l'ambition du grand voisin, qui souhaite toujours la réunification à terme, même par la force. L'ouverture économique devrait se traduire par la participation de groupes chinois aux projets d'infrastructures mais politiquement, M.Ma Ying-jeou assure ses concitoyens que le maintien de la souveraineté de Taïwan est sa priorité.
Jour de la victoire pour Ma Ying-jeou
Taïwan: une histoire jeune
Après l'installation de la loi martiale par Chiang Kai Shek, Taïwan vit durant des dizaines d'années sous un régime farouchement opposé à Pékin. En 1971, Taïwan cède son siège à l'Onu à la République Populaire de Chine. Chiang Kai Shek meurt en 1975. La loi martiale est levée en 1987. La première élection démocratique a lieu en 1996 et, en 2000, le candidat du parti démocratique et progressiste (DPP, opposition) Chen Shui-bian gagne la présidentielle, mettant fin à un demi-siècle de domination du Kuomintang.
Le premier mandat de Ma Ying-jeou
C’est en 2008, qu’a lieu la première impulsion pour le rapprochement avec la Chine durant le premier mandat de quatre ans de Ma Ying-jeou. Un accord-cadre de coopération économique est signé avec Pékin. La croissance bondit de près de 11% en 2010 grâce au climat des affaires évoluant dans un climat débarrassé de toute intimidation.
Economie: une recette qui a quelques ratés
L’enrichissement économique a principalement profité à une catégorie de la population. Les classes moyennes et populaires, elles, délaissées, affichent du ressentiment vis-à-vis du gouvernement de M.Ma Ying-jeou. Dans le même temps, le pays ressent les effets de la crise mondiale: au troisième trimestre 2011, la croissance n’affichait que 3,4.% Le pays, qui se voulait parmi les plus égalitaires d’Asie, a changé de visage. Pourtant la candidate féminine, Tsai Ing-wen, 55 ans, chef de file du Parti progressif démocrate (DPP) n’a pas réussi à détrôner le cacique, tout en lui reprenant 1 million de voix.
Pour les médias officiels chinois, la victoire de Ma Ying-Jeou pourrait offrir de «nouvelles opportunités» à l’amélioration des liens entre les deux territoires. Pékin espère que Ma Yinh-Jeou se montrera toujours plus compréhensif dans le développement de liens en vue de la réunification tout en sachant qu'il y a une limite que la population de l'île n'est pas prête à accepter.
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