: Vidéo Chine : "Un régime totalitaire ne peut pas étouffer le désir de liberté", selon un ancien manifestant de la place Tian'anmen en 1989
"La croissance commence à chuter, tous les problèmes qu'on a étouffé depuis 30 ans émergent l'un après l'autre", selon Lun Zhang, l'un des leaders étudiants de l’occupation de la place Tian'anmen à Pékin.
"Je pense que quelque soit la mesure employée, un régime totalitaire ne peut jamais étouffer le désir de liberté des êtres humains", a estimé Lun Zhang, professeur des universités en civilisation chinoise à CY Cergy Paris Université, invité du Talk franceinfo sur Twitch mardi 29 novembre. Il réagissait à propos des manifestations en Chine contre la politique du "zéro Covid". "Tôt ou tard, peut-être que ça va se calmer quelques jours, un jour inattendu, le mouvement va ressurgir, poursuit-il. Le vent de liberté soufflera."
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Le principal organe de sécurité chinois a appelé, mardi 29 novembre, à la "répression", deux jours après des mobilisations contre les restrictions sanitaires et pour plus de libertés inédites depuis 1989. Lun Zhang était l'un des leaders étudiants de l’occupation de la place Tiananmen à Pékin en 1989, dont il raconte l’histoire dans la BD Tiananmen 1989, nos espoirs brisés, paru chez Seuil-Delcourt en 2019 (co-écrite avec Adrien Gombeaud et Ameziane). Selon lui, "le grand défi commence pour le régime" : "La croissance commence à chuter, tous les problèmes qu'on a étouffé depuis 30 ans émergent l'un après l'autre (...) Xi Jinping, pour essayer de régler ce problème, prive de liberté" les Chinois.
Le week-end dernier, dans le cortège à Shanghai, des centaines de manifestants réclamaient la démission de leur chef suprême, Xi Jinping. Événement rarissime en Chine, tant le pouvoir est habituellement respecté et adoubé. Alors, jusqu’où peut aller la contestation en Chine ? "Ce n'est pas la même ampleur qu'en 1989, il y a moins de Chinois dans les rues et jusqu'ici c'est la police qui est intervenue, a jugé Dominique André, ancienne correspondante de Radio France à Pékin. En 1989, c'est l'armée qui a tiré à balles réelles place Tian'anmen, il y a eu un massacre."
Pour Dominique André, "il y a une répression différente, parce que le mouvement est moins important qu'en 1989, et la question de fond est de savoir : est-ce que le mouvement va ressurgir dans les jours ou les semaines à venir ? Je pense que le mouvement ne va pas s'essouffler, même s'il est aujourd'hui maîtrisé, c'est inéluctable."
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