Visite d'État de Xi Jinping : "Ce n'est pas en flattant les tyrans qu'on fait preuve de réalisme", s'indigne Raphaël Glucksmann
"Ce n'est pas en flattant les tyrans qu'on fait preuve de réalisme", s'indigne lundi 6 mai sur France Inter Raphaël Glucksmann, eurodéputé et tête de liste PS-Place publique aux élections européennes, à l'occasion de la visite d'État du président chinois Xi Jinping.
Si l'eurodéputé estime qu'"on peut recevoir" le dirigeant chinois, il considère que cela ne doit pas se faire "de cette manière". De retour en Europe pour la première fois depuis 2019, Xi Jinping doit notamment se rendre mardi au col du Tourmalet (Hautes-Pyrénées), où Emmanuel Macron passait ses vacances chez sa grand-mère. Raphaël Glucksmann critique justement ce programme et ce "cadre amical". "Xi Jinping n'est pas notre ami", insiste l'élu. Il accuse le président chinois d'avoir "déporté le peuple ouïghour, réprimé les Tibétains et les Hongkongais, réprimé les opposants et menacé les Taïwanais". "Xi Jinping est le principal soutien aujourd'hui de la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine, une guerre qui menace la sécurité des Européens", ajoute-t-il.
Que les Européens "ne soient plus les dindons de la farce"
Raphaël Glucksmann fait un parallèle avec les précédentes visites d'État du président russe Vladimir Poutine, en évoquant "les invitations au fort de Brégançon, la visite au musée de l'Hermitage". "Et le résultat : aucune influence, aucune déviation de la ligne offensive de Vladimir Poutine", regrette l'eurodéputé qui craint que "la même chose [ne] se passe avec Xi Jinping".
L'eurodéputé voit également en Xi Jinping "l'homme qui mène la stratégie commerciale de la Chine, qui ratiboise nos industries, nos productions". Il souhaite donc que les Européens "ne soient plus les dindons de la farce". Raphaël Glucksmann note ainsi que le Canada "surtaxe" le dumping social venu de Chine "à 235%", alors qu'en "Europe on surtaxe à 15%". "Ce n'est pas dissuasif", souligne-t-il.
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