La Corée du Nord tire plus de 60 obus près de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong
Une nouvelle salve de tirs. La Corée du Nord a tiré plus de 60 obus près de l'île sud-coréenne reculée de Yeonpyeong, samedi 6 janvier, a annoncé l'armée sud-coréenne. Cette annonce intervient au lendemain d'une première salve de Pyongyang, qui avait déclenché la riposte de Séoul avec des exercices à munitions réelles dans la région.
Vendredi, la Corée du Nord a tiré plus de 200 obus en mer Jaune, près des îles sud-coréennes de Yeonpyeong et Baengnyeong. Pyongyang a affirmé que ses tirs d'obus près des deux îles constituaient "une réponse naturelle et une contre-mesure" aux exercices militaires menés par Séoul, selon l'agence officielle KCNA. Séoul a dénoncé une "provocation" et mené quelques heures plus tard un exercice à munitions réelles à Yeonpyeong, à l'aide d'obusiers automoteurs K9.
Les habitants des deux îles avaient reçu l'ordre de rejoindre les abris, selon des responsables locaux. Les services de ferries reliant les îles au reste de la Corée du Sud ont été suspendus.
Une "menace pour la paix"
Tant samedi que vendredi, les obus nord-coréens ont atterri dans une zone tampon créée en 2018, dans le cadre d'un accord entre les deux voisins visant à prévenir les incidents militaires frontaliers. Séoul a toutefois partiellement suspendu l'accord en novembre pour protester contre le lancement par Pyongyang d'un satellite espion, et la Corée du Nord a rejeté l'ensemble de l'accord peu de temps après.
Samedi, l'armée sud-coréenne a déclaré que ces tirs d'artillerie nord-coréens dans cette zone "constitu[ai]ent une menace pour la paix dans la péninsule coréenne". Elle a émis "un sévère avertissement" et demandé à la Corée du Nord de cesser immédiatement, assurant qu'"en réponse, [son] armée prendra[it] les mesures appropriées pour sauvegarder le pays".
Il s'agit de la plus forte escalade sur la péninsule depuis que l'armée nord-coréenne avait bombardé Yeonpyeong en 2010, en réponse à un exercice sud-coréen à munitions réelles près de la frontière. Cette première attaque nord-coréenne contre des civils depuis la guerre de Corée avait fait quatre morts, deux militaires et deux civils.
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