En Corée du Sud, la justice émet un nouveau mandat d'arrêt contre le président déchu Yoon Suk-yeol

L'arrestation du président, qui refuse de répondre aux convocations de la justice, avait été empêchée par son service de sécurité, le 3 janvier.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un soutien du président déchu Yoon Suk-yeol manifeste devant sa résidence à Séoul (Corée du Sud), le 6 janvier 2025. (PHILIP FONG / AFP)

La deuxième tentative sera-t-elle la bonne ? La justice sud-coréenne a émis mardi 7 janvier un second mandat d'arrêt contre le président déchu Yoon Suk-yeol, pour tenter une nouvelle fois d'appréhender le chef d'Etat suspendu de ses fonctions et retranché dans sa résidence de Séoul. Le dirigeant est poursuivi pour avoir brièvement tenté d'imposer la loi martiale dans le pays.

Le premier mandat d'arrêt, émis le 31 décembre, avait expiré lundi à 15 heures GMT. Les enquêteurs du Bureau d'enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) avaient bien tenté d'interpeller Yoon Suk-yeol vendredi 3 janvier, mais s'étaient fait barrer la route par environ 200 militaires et agents du Service de sécurité présidentiel (PSS). Le Parti démocratique, principale force d'opposition, avait demandé au président en exercice Choi Sang-mok d'ordonner au PSS de ne pas s'opposer à l'arrestation, en vain. Le parti a donc annoncé une plainte contre Choi Sang-mok pour "manquement au devoir".

Un procès en destitution dès le 14 janvier

Une dispute entre services avait éclaté lundi : le CIO, créé il y a près de quatre ans, souhaitait confier à la seule police le soin d'arrêter le président, invoquant son manque d'expérience en la matière. La police répondait que seul le CIO était compétent pour cette opération. Finalement, le CIO a reconnu que c'était à lui d'appréhender Yoon Suk-yeol, et la police a fait savoir qu'elle arrêterait pour sa part les gardes du corps présidentiels au cas où ils feraient à nouveau obstruction.

L'Assemblée nationale a prononcé le 14 décembre la destitution de Yoon Suk-yeol, mais c'est la Cour constitutionnelle qui décidera de le relever de ses fonctions à l'issue d'un procès en destitution qui commencera le 14 janvier et durera jusqu'à la mi-juin. Le président déchu est par ailleurs visé par une plainte pour "rébellion", un crime passible de la peine de mort, et "abus d'autorité", passible de cinq ans de prison. Yoon Suk-yeol a juré la semaine dernière de se "battre jusqu'au bout", ses avocats contestant la légalité du mandat d'arrêt et la compétence du CIO.

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