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Cris de vengeance aux funérailles des proches du chef militaire du Hamas

Des milliers de personnes ont participé aux funérailles de la femme et du nourrisson de Mohammed Deif, chef militaire du Hamas, ce mercredi à Gaza. Un défilé sous les appels à la vengeance contre Israël. De son côté, l'organisation islamiste affirme que Mohammed Deif est bien vivant, et qu'il "dirige les opérations militaires" alors que les violences ont repris mardi matin dans la bande de Gaza.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Des milliers de Palestiniens ont porté le corps de la femme et du fils de Mohammed Deif lors des funérailles à Gaza © REUTERS/Mohammed Salem)

Autour d'un drapeau palestinien taché de sang, un linceul duquel point le visage d'un bébé le visage contusionné, ils étaient plusieurs milliers à Gaza ce mercredi à la mi-journée. Tous réunis pour les funérailles de Widad, 27 ans, et Ali, sept mois, la femme et le fils nouveau-né de Mohammed Deif, le chef de la branche militaire du Hamas, tués mardi lors d'un raid israélien sur leur demeure. Ils ont fait partie des premières victimes de la reprise des hostilités entre Israël et le Hamas, après la rupture de la trêve dont chaque partie s'accuse mutuellement.

Le défilé, tendu, s'est très rapidement transformé en tribune pour crier sa haine et sa tristesse. Sur le chemin du cimetière, la foule n'avait qu'un seul cri : "Vengeance, vengeance ! " Appels à la vengeance contre Israël, accusé d'entretenir la terreur dans la bande de Gaza, sans discernement. Le père de la jeune femme tuée, en tête du cortège, s'est exprimé : "Je suis comme tout le monde dans la bande de Gaza, je suis comme tous ceux qui ont perdu des enfants ".

Mohammed Deif, bien vivant

Israël n'a pas confirmé que le raid mené mardi visait spécifiquement Mohammed Deif. Mais le chef militaire du Hamas est régulièrement la cible d'attaques, depuis au moins 20 ans. À chaque fois, il en a réchappé, changeant fréquemment de domicile, devenant quasiment invisible aux yeux de l'armée israélienne. Son nom figure parmi les Palestiniens les plus recherchés, et sa mort serait un succès incontestable pour Tel Aviv.

Comme un geste de défi après le raid de mardi, le Hamas a publié un communiqué mercredi, dans lequel le mouvement affirme que "les Israéliens ne rentreront pas chez eux tant que le chef Mohammed Deif ne l'aura pas décidé ". Et puis un responsable, sous couvert de l'anonymat, a surenchéri auprès de l'Agence France Presse : "Le chef des brigades al-Qassam, Abou Khaled (son nom de guerre), est toujours vivant et dirige les opérations militaires ". Dans la foulée, le bras armé du Hamas a affirmé que les négociations étaient bel et bien terminées, finissant sur une mise en garde aux compagnies aériennes étrangères atterrissant à l'aéroport de Tel Aviv.

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