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De violents affrontements ont éclaté samedi entre partisans des militaires et partisans de réformes plus hardies

Selon les autorités, 55 personnes ont été blessées, dont au moins trois enfants, apparemment touchés par des jets de pierres.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Les affrontements au Caire le 23 juillet 2011 (AFP - MOHAMED HOSSAM)

Selon les autorités, 55 personnes ont été blessées, dont au moins trois enfants, apparemment touchés par des jets de pierres.


Un millier de manifestants ont tenté de se rendre devant le ministère de la Défense et siège du Conseil suprême des forces armées (CSFA), en scandant "à bas le pouvoir militaire", avant d'être bloqués par la police militaire. Celle-ci a tiré en l'air pour tenter de les disperser. Selon Reuters, une quinzaine de salves ont été tirés.

Des heurts violents avec jets de pierres et de cocktails molotov ont suivi en début de soirée entre les manifestants et des civils favorables à l'armée, sans que les militaires n'interviennent.

"Le peuple veut le départ du maréchal Tantatoui", président du Conseil suprême des forces armées (CSFA, au pouvoir depuis le renversement de l'ex-président Moubarak le 11 février 2011), scandaient certains des manifestants.

Quelques heures auparavant, Mussein Tantaoui avait promis "des élections parlementaires libres et justes, une nouvelle Constitution et l'élection d'un président choisi par le peuple".

L'armée critiquée

L'armée est aujourd'hui de plus en plus critiquée en dépit de ses déclarations répétées en faveur de la démocratie et le soutien populaire dont elle a bénéficié pendant le soulèvement de janvier et février.

Ministre de la Défense de Hosni Moubarak pendant 20 ans, le président du CSFA a été personnellement mis en cause par les militants qui occupent la place Tahrir au Caire depuis deux semaines et manifestent dans d'autres villes du pays. Ils reprochent aux autorités militaires la lenteur des réformes annoncées, le maintien de pratiques répressives héritées de l'ancien régime ou encore la présence de partisans de Hosni Moubarak au gouvernement et dans la haute administration.

Jeudi, un remaniement du gouvernement de transition n'a pas apaisé la situation, une partie des ministres qui figurent dans le nouveau cabinet ayant déjà servi sous M. Moubarak.

Contrastant avec le ton apaisant du maréchal Tantaoui, le CSFA a émis samedi un communiqué mettant en cause le "mouvement du 6 avril", une organisation de jeunes accusée de "diviser le peuple et l'armée". Le groupe a démenti ces accusations. Très actif au travers des réseaux sociaux sur internet, le "mouvement du 6 avril" a joué un rôle important dans le déclenchement de la révolte contre Hosni Moubarak le 25 janvier dernier.

Des incidents avaient déjà eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi au Caire, où des manifestants avaient déjà tenté de s'approcher du ministère de la Défense, ainsi qu'à Alexandrie et à Suez.

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