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Des chefs d'Etat africains ont entamé mercredi à Addis Abeba une réunion sur la crise en Côte d'Ivoire

Ils devaient entendre jeudi Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale, qui quitte pour la première fois Abidjan depuis l'élection du 28 novembre.Cette réunion se tient au moment où le pays risque de retomber dans la guerre civile, alors que plus de 370 personnes ont été tuées, selon l'ONU, depuis fin 2010.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Les partisans du président sortant Laurent Gbagbo ont appelé leur champion à ne pas quitter le pays. (AFP PHOTO / SIA KAMBOU)

Ils devaient entendre jeudi Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale, qui quitte pour la première fois Abidjan depuis l'élection du 28 novembre.

Cette réunion se tient au moment où le pays risque de retomber dans la guerre civile, alors que plus de 370 personnes ont été tuées, selon l'ONU, depuis fin 2010.

M. Gbagbo a choisi de se faire représenter par le chef de son parti, l'ex-Premier ministre Pascal Affi N'Guessan, arrivé mercredi dans la capitale éthiopienne. Les partisans du président sortant avaient ces derniers jours donné de la voix pour qu'il ne quitte pas le pays dans une période si troublée, évoquant "piège" ou "complot".

Les partisans du président sortant Laurent Gbagbo, avaient appelé leur champion à ne pas quitter le pays, alors que des insurgés défient depuis des semaines les Forces de défense et de sécurité (FDS) de M. Gbagbo en plein Abidjan, dans le quartier pro-Ouattara d'Abobo (nord).

A Abidjan, un proche de Laurent Gbagbo, Laurent Dona-Fologo, a déclaré mercredi qu'il n'y avait "rien à négocier" concernant les résultats des élections ivoiriennes de novembre. "Si on avait accepté le recomptage des voix, il y a longtemps qu'on en serait sorti, mais on n'a pas voulu cela. Quel type de compromis on peut trouver après des élections entre quelqu'un qui été élu et l'autre qui n'a pas été élu?", a ajouté le président du Conseil économique et social ivoirien.

Le panel de l'UA sur la crise ivoirienne a invité M. Gbagbo et M.Ouattara, pour tenter de sortir le pays de la tourmente dans laquelle il est plongé depuis le scrutin de novembre.

Alassane Ouattara a été reconnu comme président par la communauté internationale, les résultats ayant été certifiés par l'ONU, mais le président sortant a été proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel et refuse de quitter le pouvoir.

L'UA accentue ses efforts diplomatiques alors qu'aucun des deux rivaux ne paraît prêt à céder du terrain et qu'en trois semaines la flambée de violences a fait redouter à l'ONU une "résurgence de la guerre civile", après les combats de 2002-2003.

Manifestations de femmes pro-Ouattara
Des tirs nourris ont retenti mardi après-midi dans le quartier de Treichville, à Abidjan, après une marche de femmes soutenant Alassane Ouattara, a constaté un journaliste de l'AFP. Trois hommes et une jeune femme ont été tués par balles après la marche.

Plusieurs milliers d'entre elles avaient défilé dans le quartier de Treichville à l'occasion de la Journée internationale de la femme pour dénoncer la mort de sept manifestants de leur bord le 3 mars à Abobo.

Accusé, le camp Gbagbo a pointé du doigt les insurgés - des "rebelles" pro-Ouattara, selon lui - qu'il y affronte. Dans le quartier populaire de Koumassi (sud d'Abidjan), plus d'un millier de femmes, la plupart vêtues de blanc et avec un bandeau rouge autour de la tête, ont marché dans le calme, en chantant. "Nous n'allons pas cesser de manifester jusqu'à ce que Laurent Gbagbo parte", a assuré une organisatrice.

Violences dans le pays
Quelque 75.000 Ivoiriens ont fui au Liberia, la moitié d'entre eux ayant quitté le pays en crise depuis le 24 février, a annoncé mardi le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés. "Selon le gouvernement et d'autres partenaires, nous disposons d'informations sur 7.000 autres arrivées", a-t-il poursuivi.

Les agences humanitaires, elles, s'inquiètent de la rapide augmentation des réfugiés et déplacés.

Les récentes violences meurtrières à Abidjan (sud-est), notamment dans le quartier d'Abobo, ont également accru le nombre de déplacés. "Lundi, il était estimé qu'entre 200.000 et 300.000 personnes étaient déplacées à Abidjan et 70.000 autres dans l'ouest du pays, dans les deux cas comme conséquence des récents combats", a souligné M. Edwards.

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