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Des étiquettes des marques Camaïeu et Auchan dans les décombres du Rana Plaza, au Bangladesh

Des étiquettes des marques Camaïeu et Auchan ont été retrouvées dans les décombres du Rana Plaza, cet immeuble abritant des usines de confection, qui s'est effondré le 24 avril près de Dacca au Bangladesh. Les groupes français affirment qu'ils n'étaient pas conscients que leurs commandes avaient été sous-traitées dans ces ateliers.
Article rédigé par Clémence Olivier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Andrew Biraj Reuters)

Des étiquettes de marques françaises au Rana Plaza. L'équipe de BFM TV a découvert des étiquettes des marques Camaïeu et Auchan (In Extenso), dans les décombres du Rana Plaza, près de Dacca, au Bangladesh. Le 24 avril, cet immeuble abritant plusieurs ateliers de confection textile, s'était écroulé. Ce drame a fait plus de 1120 morts et pointé le manque de sécurité des usines textiles. L'ONG Peuples solidaires indique aussi avoir retrouvé, sur le site, des étiquettes des marques Tex, distribuée par Carrefour.

 Les marques françaises nient

Les**** marques françaises affirment qu'elles n'étaient pas conscientes que leurs commandes étaient sous-traitées dans ces ateliers. Contactés par BFM TV, Camaïeu indique qu'une enquête interne est en cours suite à l'effondrement de l'immeuble. 

Ajoutant :"  Sur les neuf derniers mois, Camaïeu n'a passé aucune commande aux usines travaillant dans cet immeuble ".

Auchan, précise pour sa part que "les usines qui travaillaient dans cet immeuble ne font pas partie de la liste de leurs fournisseurs ".

La semaine dernière, Carrefour a également nié être impliqué dans ce drame.

Contrefaçon ? 

  Il est tout à fait possible que ces trois groupes ne savaient même pas que leurs produits étaient fabriqués là" et qu'ils aient donc eu recours, sans le savoir, à ces usines " , explique Nayla Ajaltouni, la coordinatrice du collectif Ethique sur l'étiquette.

Marie-Laure Souweine, patronne d' AS International, une société d'audit, spécialisée dans le textile, qui effectue des contrôles sur place, a précisé, la semaine dernière, au quotidien Libération qu" il  ne faut pas sous-estimer le marché local de la contrefaçon".

Des réponses rejetées par Peuples solidaires :"Ces entreprises ont mis la pression à leurs fournisseurs. C'est une forme de complicité. Elles savaient que les usines au Bangladesh étaient des pièges mortels pour les milliers d'ouvriers et d'ouvrières qui y travaillaient".

Le Bangladesh est, derrière la Chine, le deuxième exportateur au monde de vêtements, secteur qui représente 80% de ses exportations. 

Accord sur la sécurité des usines

En réaction au drame, plusieurs grandes marques occidentales d'habillement ont signé un accord pour améliorer la sécurité des usines du pays. Une décision saluée par les fabricants de textile bangladais.

L'Italien Benetton, l'Espagnol Zara, le Britannique Marks and Spencer ou le Suédois H&M, se sont ralliés à un protocole qui institue, entre autres, un inspecteur en chef indépendant des entreprises et des syndicats, chargé d'un programme d'inspection de la sécurité incendie "crédible et efficace".

Il prévoit également un ou plusieurs experts qualifiés devant mener un examen "complet et rigoureux" des normes et règlements actuels dans le bâtiment pour les entreprises de prêt-à-porter au Bangladesh.

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