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Echec de la réforme sur les armes aux Etats-Unis : "Un jour de honte" pour Obama

Le projet de réforme de Barack Obama sur la vente des armes à feu avait déjà été sérieusement amputé. Mais le rejet par le Sénat de sa mesure-phare, c'est-à-dire la vérification des antécédents lors de l'achat d'une arme sur Internet et dans les foires, vide pour de bon le texte de sa substance. Lors d'une allocution télévisée, le président américain était très remonté.

Cécile Quéguiner

Radio France

Publié le 17/04/2013 21:14 Mis à jour le 02/05/2014 15:05

Temps de lecture : 2min

Il fallait au moins 60 voix. 54 sénateurs seulement (après la défection de quatre démocrates) se sont prononcés pour cette mesure qui devait rendre obligatoire la vérification des antécédents judiciaires et psychiatriques de tout acheteur d'armes à feu sur Internet ou dans les foires spécialisées. Un échec retentissant qui vide de sa substance la réforme voulue par Barack Obama depuis la tuerie de Newtown en décembre dernier.

C'est donc un nouveau revers pour le président américain qui promettait "des actions significatives " au lendemain du drame. Cette mesure était la principale, la plus symbolique. Or, le texte avait déjà été édulcoré. Face au puissant lobby des armes, il avait déjà dû renoncer à la création "d'un fichier national " des propriétaires d'armes.

Je ne sais pas si Boston a influencé le vote sur les armes. Mais cet échec au sénat est terrible et très grave pour Obama #guncontrol
— Fabienne Sintes (@FabSintes) April 17, 2013

Barack Obama en colère

Jusqu'au bout pourtant, le président américain se sera battu. Depuis janvier, il a consacré à cette réforme trois déplacements et deux interventions à la Maison blanche, souvent aux côtés de parents de jeunes victimes de l'école Sandy Hook à Newtown, dans le Connecticut. Il aura même tenté un dernier tweet de ralliement ce mercredi :

RT if you agree: I am one of the 92% of Americans who support background checks for gun sales. #NowIsTheTime
— Barack Obama (@BarackObama) April 17, 2013

La mesure enterrée au Sénat prévoyait des vérifications d'antécédents qui existent déjà dans les magasins d'armes. Mais ceux-ci ne représentent que 60% des ventes. Internet et les foires désormais sont le théâtre des 40% restant. Or un foyer américain sur trois possède au moins une arme.

President Obama: "Sooner or later, we are going to get this right. The memories of these children demand it. And so do the American people."
— The White House (@WhiteHouse) April 17, 2013

("Tôt ou tard, nous réussirons. La mémoire de ces enfants l'ordonne. Tout comme les citoyens américains")

Le président américain, très en colère apparemment, s'est exprimé peu après le vote négatif, accusant "le lobby des armes et ses alliés" d'avoir "sciemment menti au sujet de la loi" . Il a conclu ainsi : "Cela a été un jour de honte pour Washington. Mais l'effort n'est pas fini" .

"Shame on you"

"Shame on you ", a hurlé, au moment du vote, une rescapée de la fusillade de Tucson en janvier 2011. Alors que crier dans l'enceinte du Sénat est rigoureusement interdit et vaut à contrevenant d'être rapidmenet maîtrisé par la sécurité.

Les sénateurs doivent encore voter plusieurs amendements, dont un sur la restriction des ventes d'armes d'assaut. Amendement qui risque de subir le même sort. Barack Obama, dans son désarroi, a convoqué une conférence de presse ce mercredi soir à 23h30.